Alain-Fabien Delon & Ernst Umhauer : Garçons complices

À l’occasion de la sortie du film Un Monde Ailleurs, Alain-Fabien Delon et son complice Ersnt Umhauer, deux jeunes acteurs au talent prometteur, ont accepté de se prêter au jeu de la série de mode, loin, très loin de la forêt tropicale du thriller haletant d’étienne Faure. Avec eux, nous avons parlé d’amitié, de cinéma, d’héritage, et de style bien sûr. 

Alain-Fabien : Blouson-sweat en cachemire, Seraphin chez Sirecci. Chemise à plastron, Bourrienne Paris X. Pantalon Zins. Ernst : Pull Lazar, Maison Montagut. Pantalon BZV3 en laine whipcord, Zins. Bracelet en or jaune et galuchat serti d’un diamant, Pinel & Pinel x Patrice Fabre. Bracelets joncs et bracelet en maille tissée en argent rhodié noir, Lassaussois Joaillier.

ALAIN-FABIEN DELON

Ce qui vous a plu dans ce projet ?
Le fait de repousser mes limites. Nous sommes restés un mois dans la jungle guyanaise au milieu d’insectes, de serpents et de mygales ! Sans parler du climat très humide et très chaud… Il fallait s’habituer à ses conditions extrêmes…

Cinq garçons partent dans la forêt tropicale à la recherche d’un guérisseur pour leur ami Tom. Ces conditions de tournage difficiles vous ont-elles aidé à vous rapprocher entre comédiens ?
Avec Ernst, oui. Nous étions déjà ami auparavant mais le fait d’être immergé dans ces conditions extrêmes nous a soudé. On a pu compter l’un sur l’autre. Avec les autres comédiens, c’était différent, comme sur un tournage classique finalement. Mais je reconnais que ces conditions de tournage, nous ont permis d’apporter un peu plus de tension narrative au film.

Vos inspirations au cinéma ?
Tous les Tarantino et les Martin Scorsese en priorité mais plus dans l’optique de réaliser que de jouer. J’aime aussi le cinéma d’Étienne Faure, ces thrillers psychologiques haletants qui vous prennent du début à la fin. Côté comédien, Edward Norton est très inspirant… sa gueule, son jeu, tout… et particulièrement dans Birdman où il incarne un acteur has-been égotique et insupportable. J’adore ces rôles de « connard touchant ».

Costume en laine, veste déconstruite en 2 parties avec sur-veste courte à fermeture latérale, Louis Vuitton. Chemise à col anglais en popeline de coton, Daniel Lévy. Bracelet Tiffany City HardWear, bagues Pointe de Diamant et Paloma’s Groove en argent Tiffany & Co. Boots à élastique Chelsea en cuir lisse, semelles gomme Dainite, Matthew Cookson.

Votre père est-il une référence pour vous ?
Alain Delon est aussi une inspiration mais dans un certain genre de cinéma. Pas le cinéma d’aujourd’hui où il y a beaucoup plus de texte désormais. Mais plutôt dans ces films des années 50/60 à l’esthétique hyper travaillée où il n’y a pas un mot avant la 25e minutes. On voit une cigarette se consumer, un homme qui entre dans une pièce ou qui met ses boutons de machette. C’est très lent et ça se rapproche plus de la mode que du cinéma.

En ce moment ?
J’écris un scénario, un thriller psychologique, avec Ersnt ; j’ai envie de passer derrière la caméra, d’être celui qui met en spectacle pour raconter une belle histoire.

Vous êtes aussi mannequin, vous avez travaillé avec Dior, Mango, dernièrement Loro Piana. Le style a une place importante pour toi ?
J’aime les belles matières mais je ne suis pas à la recherche de « style ». Ma tenue ne varie pas : Stan Smith/jean/polo et pull en hiver. Quelques cachemires de temps en temps. Bien sûr, si j’avais une garde-robe de 40 m de long, j’aurais peut-être envie de la remplir. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Ce qui ne m’empêche pas d’adorer les costumes trois pièces et le sur-mesure. J’ai un profond respect pour le travail des artisans qu’il y a derrière. Toute cette attention portée aux détails, le choix des matières, des boutons, les initiales sur la chemise, tout ça me fascine… C’est un vrai truc de « Monsieur » où  le costume est limite plus beau que soi.

Manteau en drap de laine, avec écharpe en soie intégrée, col en velours, chemise tunique en popeline de coton, Collection Homme, Dior.

La tenue que vous ne porterez jamais ?
Il n’y a rien que je n’aime pas porter. Peut-être le « nu », je n’arriverai pas à faire des photos ou des vidéo complétement nu. Je ne veux pas être l’outil d’un réalisateur qui a une « vision ».

On dit beaucoup que l’homme se féminise, qu’en matière de style, la frontière entre homme et femme s’estompe, le « no gender » est partout. Ça vous parle ?
Si les mentalités évoluent, tant mieux mais je crois qu’il faut surtout se méfier des « concepts » qui souvent servent à nous faire vendre des choses. Mon père est né en 35 et je vais peut-être vous paraître vieux jeu, mais selon moi, toutes ces questions-là, relèvent de l’éducation, de ce que les parents inculquent aux enfants. En tout cas, aujourd’hui, je suis ravi qu’on puisse être soi-même. Même si moi, je suis plutôt du genre costume-cravate à l’ancienne avec un chapeau que jupe plissée. Mais ça, cela vient de la culture de mon père.

Un homme aujourd’hui, c’est…
Qui on veut.

Blouson Cardi en cerf velours, Seraphin chez Sirecci. Chemise en soie et pull col roulé en cachemire, Berluti. Collier et pendentif-broche Soleil de Chanel en or blanc et jaune serti de diamants, Chanel Joaillerie. Montre Flagship Heritage, boîtier de 38,5 mm en acier, petite seconde et date à 6h, mouvement automatique, Longines.

Blouson en cachemire, Seraphin chez Sirecci. Pull Bono à col tunisien en laine, Maison Montagut. Pantalon BZV3 Voyage en tissu technique en laine, déperlant et stretch, Zins.

ERNST UMHAUER

Ce qui vous a plu dans ce projet de film ?
Partir à l’aventure. Je savais qu’on serait immerger pendant un mois en Guyane au milieu de nulle part. On allait pouvoir se perdre dans la « forêt » – là-bas, on dit « forêt » et pas « jungle ». Je suis devenu acteur en espérant pouvoir vivre ces sensations-là.

La raison de ce voyage entre copains est de trouver un chaman pour guérir Tom. Dans la vraie vie, jusqu’où seriez-vous prêt à aller par amitié ?
Dans un RER bondé en pleine deuxième vague.

Parlez-nous de votre personnage ? 
C’est l’investigateur de notre aventure. Il croit au pouvoir du surnaturel et entraîne les autres dans son délire.

Est-ce que depuis, vous faîtes des câlins aux arbres comme dans le film ?
Non pas encore mais je suis incapable de jeter un noyau d’avocat. Depuis l’enfance, j’adore les faire repousser.

Quelles sont vos inspirations au cinéma ?
J’en ai tellement ! Taxi Driver, Le mécano de la Générale, À bout de souffle, Les fils de l’homme, Barry Lindon, Biutiful, The revenant, Serpico… S’il n’y avait qu’un, ce serait Parasite, le film coréen. D’ailleurs, je fais partie du collectif « Les Parasites » qui a remporté de nombreux prix grâce à ses courts-métrages présentés aux 48 hours Film Projet. Nous avons aussi écrit et réalisé L’effondrement, la série diffusée sur Canal+.

Veste croisée col à pointe en graine de poudre de laine et mohair, revers en satin, col en velours, chemise en popeline de coton, pantalon en graine de poudre de laine et mohair avec insert de satin sur les côtés et cravate en soie, Collection Homme, Dior. Montre Divers Sixty-Five, boîtier de 40 mm, mouvement automatique, bracelet en denim indigo avec « battle stripes » blanches, Oris x Momotaro.

En ce moment ?
J’écris un scénario… avec Alain-Fabien Delon justement ! J’ai également joué dans un film d’Élie Wajeman – Médecin de nuit – qui sort en décembre avec Vincent Macaigne et Pio Marmaï.

Le casting de vos rêves ?
Gérard Depardieu, Jonathan Cohen (la révélation humoristique du cinéma) et Ludivine Sagnier. Après, il n’y a personne avec qui je n’aimerai pas travailler. J’ai souvent des rôles sombres et torturés comme cet enfant manipulateur du film de François Ozon, Dans la Maison, avec Fabrice Lucchini. Je rêve de faire une comédie.

Et côté réalisateur ?
Éric Toledano et Olivier Nakache, j’adore leur cinéma, ils savent parler de sujets sérieux avec humour, leur choix d’acteurs est super,
leur happy end font du bien.

On ne peut pas dire que dans la jungle tropicale vous soyez très bien habillé. Quelle place accordez-vous au style dans la vraie vie ?
J’aime être bien habillé mais j’ai besoin de confort. Je trouve les chaussures de ville très belles mais je ne suis pas habitué à en porter si bien que je souffre à chaque fois que j’en ai aux pieds. Je suis donc au quotidien très baskets et très porter sur les bons basiques. À vrai dire, pour moi, le style, est plus une question d’attitude ou de charisme que de vêtements.

Votre premier souvenir d’élégance ?
Zidane dans les années 90.

On dit que l’homme se féminise, qu’en matière de mode, la frontière s’estompe avec les femmes, le « no gender » est partout. Ça vous parle ?
Pour se comprendre, c’est bien que chacun aille sur le terrain de l’autre et s’affranchissent des questions de sexe. C’est bien de sortir des rôles que chacun se traînent depuis des siècles, non ?

Un homme aujourd’hui c’est…
Prendre soin des siens

Veste Naipaul et gilet en flanelle, pantalon en crêpe de laine, Hollington. Pull Berry à col roulé en laine mérinos, Maison Montagut. Bracelet en or jaune serti d’un diamant et galuchat, Pinel & Pinel x Patrice Fabre. Bracelets joncs en argent rhodié et bracelet en maille tissée en argent rhodié noir, Lassaussois Joaillier. Montre Classic Fusion 40e Anniversaire, boîtier de 45 mm en titane, mouvement automatique, Hublot.

 

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