Qu’est-ce qu’un gentleman ?

Le mot fut d’abord italien « gentiluomo » (XVIe siècle), avant de donner en français « gentilhomme » et plus tard, en anglais, « gentleman ». L’académicien Marc Lambron a répondu à la question. C’était dans les années 2000 lors d’un débat sur la thématique organisé par Givenchy. Extrait.

« C’est un personnage élégant qui se distingue par le self-control, par le tact et qui a le talent de dire toujours la chose qu’il faut au moment où elle doit être dite et en peu de mots. Il y a un laconisme du gentleman. Aujourd’hui encore, dans certains clubs de Londres, on trouve une “silence’s room”, c’est-à-dire une pièce du silence dans laquelle les gentlemen sont sommés de se taire. Et d’ailleurs si un gentleman déroge aux règles de la corporation, il est châtié par les autres. C’est ainsi qu’au début du siècle par exemple, lorsqu’un gentleman avait de mauvaises manières, son banquier qui était aussi un gentleman mais plus âgé que lui, lui faisait un taux de prêt défavorable pour lui apprendre la vie.

La sexualité du gentleman, c’est moins une position qu’une disposition d’esprit. Et la disposition d’esprit, cela serait de dire : moi après. Et cela vaut de l’amour comme du reste. L’attitude d’un gentleman, c’est quelqu’un qui dit : moi après, vous d’abord. Aujourd’hui, on est dans un monde du moi d’abord. Il suffit d’allumer la télévision, on est irradié, on est intoxiqué par du moi d’abord, et je crois que la question qui est une simple question de civilité, d’usage et de savoir avec qui on veut vivre et comment, c’est de savoir si on est du côté du moi d’abord ou du moi après. »

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