Nos 35 messieurs 2017

Lorsque nous avons voulu élire notre monsieur de l’année, nous ne sommes pas parvenus à les départager, alors nous avons décidé de tous les célébrer. Du talent et beaucoup d’élégance. Voici ce qui caractérise ces hommes, nos messieurs 2017. De par leur créativité et leurs audaces, ils se sont distingués tout au long de l’année et nous ont fait rêver. Avec flegme et humilité, ils ont défendu des valeurs que nous partageons. la transmission, le savoir-faire, le vrai. ils ont montré que le style n’était pas qu’une question de « chiffons » mais plutôt une ouverture sur le monde. Ils sont designers, tailleurs, acteurs, chanteurs, influenceurs, écrivains, horlogers et même nez ou tatoueurs. Ils sont avant tout de belles rencontres. Vivement le millésime 2018 !

L’HOMME QUI VALAIT 17,8 MILLIONS DE DOLLARS
Paul Newman

Arrêtez de le regarder dans les yeux. Désormais, il faut aussi viser le poignet. Même en acier, sa Rolex vaut de l’or. Sous le feu des enchères, son Cosmograph Rolex Daytona est devenu la montre la plus chère de tous les temps. Au compteur des records du monde, l’aiguille s’est arrêtée sur 17,8 millions de dollars. Mais qui d’autre que l’acteur, pilote automobile à ses heures, a aussi donné son nom à un modèle de montre internationalement convoité ? Cadran dit « exotique », graduations spéciales et compteurs de chronographe à l’écriture spécifique, elle a aussi été adoptée par notre Belmondo national. Pour les amateurs d’horlogerie, la Rolex « Paul Newman » est une référence. En matière de style aussi.


LE DESIGNER
Haider Ackermann

Chouchou de la planète mode – Karl Lagerfeld a même dit qu’il ne voyait que lui comme successeur –, il a fait ses premiers pas chez Berluti en tant que directeur artistique. Verdict de ses deux premières collections ? Une allure bohème chic parfois rock, des matières luxueuses – cachemire, cuir, velours –, et des couleurs chatoyantes rappelant les célèbres patines de la maison. Les critiques ont été unanimes. Défi relevé. Il a su traduire avec modernité l’ADN du bottier et le transposer dans un prêt-à-porter plus sophistiqué mais qui reste simple et épuré. Tout en discrétion, il a fait entrer Berluti sur la planète mode.


L’EMPEREUR
Mathieu Pacaud

À 36 ans, le chef a conquis tout Paris. Rien ne l’arrête. Un palmarès exemplaire : l’Ambroisie, place des Vosges, 3 étoiles depuis 1988, dans lequel il travaille avec son père et qu’il dupliquera à Macao en 2018. Hexagone et Histoires, deux restaurants dans un même lieu, avenue Kléber, respectivement 1 et 2 étoiles en 2016. Le Divellec, près des Invalides, 1 étoile en 2017. À la fin de l’année, il reprend Apicius, la table mythique de Jean-Pierre Vigato. Et on ne vous parle pas de La Table de la Ferme, à Murtoli, en Corse, dans lequel il officie chaque été. Un jeune homme pressé ?


L’IRREMPLAÇABLE
Jean Rochefort

C’est l’histoire d’une allure. D’un acteur légendaire – plus de 150 films, 3 Césars… –, qui incarnait l’élégance à la française alors que son style était plutôt anglais. Cardigan, trench, écharpes bariolées, pantalon de velours… Oubliez le noir, les gris. Il jouait avec des jaunes, des vert pomme, des violets, des rose. « J’ai juste forcé les couleurs au fil des années, dira-t-il. Mais maintenant, je veux régresser parce que ça frise un peu le vieux clown tordu. » Dandy extravagant et plein d’humour, il adorait les belles chaussures mais ne portait plus que des sneakers par confort, des Jordan surtout. Là aussi, la fantaisie était de rigueur. Une de ses paires ressemblait même à des bottillons à guêtres. Alors, ce côté frenchie ? Il est sans doute à chercher dans la moustache… Il la portait depuis ses 40 ans et son rôle dans Les Misanthropes. Il n’a jamais pu la retirer. « Je me sens obscène sans », avoua-t-il. Il nous manquera.


LE MEILLEUR
Lorenzo Cifonelli

Unique au monde. En plein coeur de Paris, un atelier où s’affairent près de 45 artisans, où tout est fait à la main. Si Lorenzo Cifonelli et son cousin Massimo perpétuent l’héritage tailleur reçu depuis 4 générations, ils ont donné un second souffle au métier avec leur approche novatrice et internationale. Tous les ans, leur clientèle étrangère augmente de 15 %. Cette année, après New York, Lorenzo est parti à la conquête de Los Angeles et San Francisco mais aussi de Hong Kong. Ce n’est pas tout. Il a inauguré un espace dans le grand magasin Mitsukoshi au Japon et prépare l’ouverture d’une boutique à Londres. Lorenzo est partout, habillant les plus puissants et les plus élégants de la planète. Et c’est justement de ces voyages qu’il puisse l’inspiration pour se renouveler.


LES INFLUENCEURS
Les Ringards

Demandez Romain Costa, Nicolas Plamondon, Nicolas Simoes et Raphaël Simacourbe, 4 influenceurs – 4 potes – qui se sont associés sous le nom Les Ringards, histoire de ne pas trop se prendre au sérieux. Pourtant, à eux seuls, ils réunissent presque un demi-million de followers. Les plus grandes marques leur déroulent le tapis rouge. Les stars d’aujourd’hui, ce sont eux. Ils ont réussi à professionnaliser instagram grâce à leur univers et surtout leur style, loin très loin de celui d’Aldo Maccione dans le film du même nom.


LE TRENTENAIRE
Franck Mesnel

En 1987, lorsqu’il a disputé la finale du championnat de France avec un nœud papillon rose autour du cou, il n’aurait jamais imaginé que cette facétie allait devenir Eden Park, une marque internationale présente dans 34 pays. L’ancienne star du Racing a su détourner les codes du rugby pour en faire une mode immédiatement identifiable. Trente ans plus tard, son « french flair » reste intact voire même plus puissant encore. Désormais, c’est toute cette impertinence française qu’il souhaite insuffler à Eden Park. Un retour aux sources… L’âge sans doute…


LE MISTER BLAZER
Jack Carlson

Champion d’aviron, classé 3e au championnat du monde de 2016 et vainqueur des régates royales d’Henley, Jack Carlson est passionné par les blazers des équipes des clubs d’aviron des grandes universités. Leurs significations, leurs couleurs. Après les avoir étudiés et répertoriés dans un sublime ouvrage intitulé Rowing Blazers, en 2017, il lance sa première collection de vestes, chemises, cravates et écussons s’inspirant des codes et modèles originaux de ce sport, allant même jusqu’au côté élimé des button-down et aux devises cachées à l’intérieur des revers. Notre favorite : « Si les vents vous sont contraires, prenez les rames. » Alors que beaucoup de marques se sont inspirées d’un sport sans en connaître la culture, Jack Carlson a fait tout l’inverse, sans ramer.


L’HOMME QUI MONTE
Franck Malègue

À travers sa marque éclectic, cet ancien businessman est, depuis 6 ans, le pionnier de ce qu’il appelle l’« Active Tailoring », la fusion entre l’artisanat traditionnel, les matières naturelles et les techno-fibres. Ses vestes et manteaux innovants habillent tous les amoureux de style et de coupes impeccables. Après une boutique dans le Haut Marais et un shop-in-shop au Bon Marché, cette année, il ouvre un autre point de vente rue Marbeuf et annonce les prémices de son déploiement international avec l’ouverture d’un espace de 160 m2 à New York, précisément à Soho, ce qui est encore mieux. Comme pour ses créations qui ne s’encombrent d’aucune fioriture, Franck va à l’essentiel.


L’ESPION QUI RINGARDISE JAMES BOND
Taron Egerton

Il incarne la nouvelle génération d’acteurs britanniques. Révélé dans le premier opus Kingsman, il vole carrément la vedette à Colin Firth dans le second et rend James Bond has been. S’il est comme lui toujours impeccable, il est beaucoup plus cool et actuel. Pendant tout le film, il porte son « armure », le costume, avec style et désinvolture. Et ça plaît, cet esprit anglais old school. Depuis son lancement sur mrporter.com, la marque Kingsman fait les meilleurs scores. À croire qu’il aurait aussi fait un excellent mannequin. En attendant, il sera bientôt Robin des Bois.


LE BEAU GOSSE
Ryan Gosling

Il est devenu le favori d’Hollywood. Sa comédie musicale La La Land lui a valu d’être nommé aux Oscars du meilleur acteur. Il obtiendra le Golden Globe. Surtout, ce film montrera à quel point l’acteur est inclassable, pouvant passer en un clin d’oeil d’un drame, Drive, à un film de science-fiction, Blade Runner 2049. Seul dénominateur commun : une élégance naturelle. Question style même combat. Il peut faire le grand écart entre un costume en velours vert anglais et look rock débraillé sans détonner. Son style chic décontracté passe partout. Il figure d’ailleurs souvent en tête des classements des hommes les mieux habillés de la planète.


L’ÉLU
Laurent Touboul

Laurent Touboul et son père, Jean-Claude, ont eu une année merveilleuse. Jamais on n’a autant parlé d’eux. Ou plutôt de leur maison de costume en demi-mesure, Jonas & Cie. C’est eux qui habillent Emmanuel Macron. Et non Smuggler, comme a pu le raconter récemment Gilles Attaf au magazine Closer – Brigitte aurait appelé en personne le président de France Confection pour rétablir la vérité. Après Lagonda, voilà 3 ans maintenant que notre président y fait faire ses costumes. Généralement Brigitte s’en charge. C’est elle qui les oriente sur les couleurs, les mesures du président étant archivées. Au total, 3 à 4 livraisons de vêtements par an.


L’OUTSIDER
Étienne Malec

Il n’a que 17 ans lorsqu’il reçoit en cadeau la collection paternelle, comprenant les références les plus désirables de l’horlogerie. Il y a ajouté les premiers spécimens Baltic Watches, la marque qu’il vient de fonder. Comme un condensé des tendances horlogères actuelles, ces montres ont tous les ingrédients du succès : mouvement mécanique, diamètre mesuré, design vintage, fonction chronographe, bracelets en cuir patiné ou NATO, cadrans bleus. Étienne a réussi à séduire les amateurs de nouveautés à prix doux, avant même d’exister, puisque c’est grâce au financement participatif que la nouvelle marque a pu lever des fonds, au-delà de ses espérances : 425 000 €. Cocorico


LES REVENANTS

Vincent Gallo

On ne savait plus trop ce qu’il devenait. Il revient en force cette année en incarnant la nouvelle égérie Persol et aussi celle de Saint Laurent.

Robert de Niro

Lui aussi s’est lancé dans le mannequinat à 74 ans, en devenant, avec le chorégraphe Benjamin Millepied, l’homme Zegna.

Anthony Hopkins

Décidément, les acteurs seniors ont la cote. Avant d’incarner Benoît XVI pour Netflix, l’acteur, âgé de presque 80 ans, pose sous l’objectif de Gregory Harris pour Brioni.


L’ÉQUIPAGE GAGNANT
Les Drach

Veneurs, chasseurs, amoureux de la nature et des animaux sauvages… Alain Drach et ses deux fils Thomas et Nicolas ont fait de leur passion pour la chasse et les grands espaces une marque : Artumès & Co. En 5 ans, ils ont su démontrer que la cynégétique pouvait être chic en mélangeant authenticité, produits rares et sens du style. Une mode qui ne se cantonne pas seulement au gentleman farmer mais qui s’adresse aussi à celui des villes. D’autant qu’aller dans leur boutique en plein Paris est déjà un dépaysement avec ses couleurs de mousse, de bruyère, de pierre…


LE PRINCE DE LA BIODIVERSITÉ
Louis-Albert de Broglie

Ancien banquier, le fondateur de Prince Jardinier et patron de Deyrolle est un grand défenseur de l’environnement. Dans son Château Hôtel de la Bourdaisière, il a créé le premier conservatoire de la tomate avec 600 variétés, une véritable base d’expérimentation sur la biodiversité. Il y organise de nombreux événements comme dernièrement le Festival de la Forêt, dont le but est avant tout la préservation de la nature. Louis-Albert engage Deyrolle pour l’Avenir en devenant partenaire de la Cop 21 et inscrit désormais la taxidermie comme une façon « d’observer, d’aimer et de s’émerveiller ». En 2017, il signe une collaboration éducative avec Petit Bateau et un livre sur Deyrolle, un cabinet de curiosités parisien. Il prouve qu’on peut être écolo et chic.


LE TOP
Jon Kortajarena

Il est L’homme Idéal (de Guerlain). Son nom est associé aux plus grandes marques de mode : Armani, Trussardi, Dolce & Gabbana, Chanel, Salvatore FerragamoTom Ford (il jouera dans le film A Single Man)… Cette année, il était le visage de Massimo Dutti ou encore celui des montres Bulgari. Il fait d’ailleurs (enfin !) la couverture de Montres Magazine. L’espagnol est aussi l’un des mannequins homme avec Sean O’Pry et David Gandy les mieux payés au monde. Ne nous affolons pas : là où une Gisèle empoche 47 millions de dollars par an, lui n’en touche que 300 000. No comment.


LE NEZ
Jacques Cavallier-Belletrud

Opium pour homme, c’est lui. Acqua di Gio, L’Eau d’Issey, aussi. Grassois, fils et petit-fils de parfumeur, il signe le retour de Louis Vuitton dans la parfumerie. Désormais son maître-parfumeur exclusif, il a mis au point 7 fragrances après 4 ans de travail dans son atelier Les Fontaines Parfumées. Une bastide située à Grasse et devant laquelle il passait tous les jours, gamin, pour se rendre à l’école. Jamais il n’aurait imaginé y travailler aujourd’hui.


L’HORLOGER EN OR
Karl-Friedrich Scheufele

Avec deux de ses créations récompensées de l’Aiguille d’Or – la plus haute distinction du Grand Prix de l’Horlogerie de Genève – en 2016 puis en 2017, avec la renommée de sa manufacture Louis-Ulysse Chopard créée il y a 20 ans seulement, avec sa première vendange en septembre 2017 à Monestier La Tour, son vignoble du Bergerac, « KFS » comme on le surnomme, s’impose avec discrétion mais de manière incontournable comme un des grands patrons de l’horlogerie suisse et un gentleman accompli. Il célèbrera, en 2018, les 30 ans de l’engagement Chopard dans la plus grande épreuve d’automobiles anciennes du monde, la Mille Miglia. Un domaine où il a repris le flambeau paternel en le portant encore plus haut.


LE SNOB
Jay McInerney

 

Fêtard des années yuppies, il passait ses nuits blanches avec Bret Easton Ellis, icône d’une génération d’enfants gâtés. Les années ont passé et s’il s’est assagi, il continue de dépeindre la bourgeoisie new-yorkaise avec cynisme voire férocité. Admirateur de Balzac et de vins français – le pauillac en particulier, c’est plus à James Salter ou F. Scott Fitzgerald qu’il fait aujourd’hui penser. Élégance, humour… Il suffit de lire Jours Enfouis, le troisième volet de sa saga sur le couple Russell et Corinne Calloway, sorti en mai dernier. Les pages se dégustent comme un cocktail entre les soirées de gala, les vernissages, le loft de TriBeCa et les vacances dans les Hamptons. Le livre a d’ailleurs obtenu le prix Fitzgerald 2017, un prix récompensant les romans « reflétant l’élégance, l’esprit, le goût du style et l’art de vivre de l’écrivain américain F.Scott Fitzgerald ».


LE DANDY
Stromaé

Belge d’origine rwandaise, le chanteur aux influences Brel, immense star de la culture pop, a depuis toujours l’art de la sape dans la peau. Il suffit de revoir son clip Papaoutai pour se plonger dans son univers coloré : des tenues aux coupes rigoureuses donnant la part belle aux imprimés joyeux, mélange de jacquards et de tissus inspirés du traditionnel wax africain. En 2014, il se lance dans le prêt-à-porter, par véritable passion, et crée, avec sa femme Coralie Barbier, sa propre maison, Mosaert. Fidèles à son style, toutes les collections sont made in Belgium. Cette année, il signe sa quatrième collection capsule et collabore avec Repetto. Bombers, polos, chaussettes, ballerines, slippers… une collection mixte, chic et inspirée par le travail du peintre Edgar Degas.


LE SURFEUR
Stéphane Gaffino

Il a baptisé sa marque (L’Égoïste), un paradoxe quand on connaît sa générosité. Il suffit de voir ses collections. Basque d’adoption, c’est à Biarritz qu’il les dessine. Il s’inspire de l’art de vivre décontracté qui y règne et de son esprit surf. Ça plaît. Son style preppy de la côte Ouest française fait mouche. La convivialité de la marque – une bande de copains, aussi. Il multiplie les points de vente à Paris, Lyon, Saint-Raphaël, Saint Barth… et sa collection homme automne hiver 2017-2018 a été consacrée par MR Magazine comme n°1 des 10 plus belles collections de la Fashion Week californienne de Las Vegas ! Congrats les frenchies !


L’ARTISTE POP
David Hockney

Artiste pop anglais, il a fait de son look un des ressorts de sa notoriété. S’il est plus sage aujourd’hui – casquette blanche, lunettes rondes à large monture, costume croisé ou cardigan rayé aux teintes acidulées –, à 80 ans, David Hockney n’a rien perdu de son style flamboyant que l’on retrouve aussi dans ses oeuvres. Ses portraits bourgeois, ses personnages au style bigarré ont toujours une allure folle. Et ses paysages hyper réalistes – maison hollywoodienne entourée de palmiers, piscine, plongeoir… – évoquent un style de vie californien chic et superficiel, un univers qui fait rêver. Sa rétrospective au Centre Pompidou était l’exposition à ne pas manquer.


LE SAINT
Roger Moore

Contrairement aux lois de la perspective, l’image de Roger Moore grandit en s’éloignant. Pourtant, avec son 1 m 87, il était déjà un grand acteur. Celui qui incarna le plus grand nombre de fois James Bond, et pas mal d’autres personnages mêlant comportement chevaleresque et allure sophistiquée. Toujours un peu à la limite de la caricature, le comédien pratiquait avec une même science le port impeccable du costume croisé et le maniement de l’autodérision. Sa disparition, à presque 90 ans, le 23 mai 2017, est une page qui se tourne. Celle des années insouciantes et joyeuses, quand il n’était pas interdit d’être élégant par jeu.


LE GÉNÉREUX
Ken Follett

Sorti en septembre, Une Colonne de feu, le troisième volet des Piliers de la Terre devenu monument littéraire, n’a pas quitté le Top 10 des ventes en France. Ken Follett n’est pas seulement l’écrivain le plus populaire du monde. C’est aussi sans doute l’un des plus élégants. Une élégance d’esprit d’abord : ses valeurs, sa générosité sous-tendent son oeuvre. « J’écris des livres pour distraire et amuser les gens. Pas pour disserter sur des thèmes éternels. » Une élégance vestimentaire ensuite. Costume bien coupé, cravate fine, juste comme il faut, initiales brodées sur la chemise, pochette… le gentleman gallois sait s’habiller aussi bien qu’écrire.


L’INCOMPRIS
Bertrand Burgalat

Dandy aux lunettes fumées, il forme avec Vanessa Seward, un couple parisien très en vue. À travers son label Tricatel, il a produit les albums de Philippe Katerine, Michel Houellebecq, Catastrophe, remixé Dépêche Mode avec son groupe A.S Dragon… Producteur, musicien, interprète, il n’a jamais touché un large public. Il faut dire qu’il persiste à ne pas coller à son temps, tombant parfois dans le « rétrofuturisme », dans le kitsch. Et c’est délicieux. En atteste son nouvel album Les choses qu’on ne peut dire à personne (sorti en mai), son meilleur. Celui qui lui a valu les meilleurs critiques et probablement les meilleures ventes. En tout cas, il a eu un super article dans Les Inrocks.


L’EXPERT
Romain Réa

À combien d’alternances bat le pouls de Romain Réa ? Les amateurs de montres vintage se le demandent parfois. L’expert horloger parisien, coauteur de nombreux livres dédiés à l’horlogerie et conseiller de plusieurs maisons prestigieuses, déborde d’énergie et d’activités. Grand spécialiste des montres de plongée et de montres militaires, Romain Réa intervient aussi régulièrement pour le cinéma. Le cru 2017 est pour lui un millésime particulièrement actif. Après avoir récemment pris les rênes de la maison de vente aux enchères genevoise Antiquorum, il vient d’inaugurer une nouvelle boutique, rue Marbeuf à Paris. Le pendant rive droite de son adresse de référence de la rue du Bac que se partagent les amateurs de pièces rares.


L’ENTREPRENEUR
Jean-Luc Déchery

Avec pour navire amiral Camille Fournet, premier fabricant de bracelets montres de luxe et aujourd’hui maroquinier et gantier suite à l’acquisition de Lavabre Cadet, Jean-Luc Déchery est un de ses rares énarques (promotion Voltaire) à avoir le sens de l’entreprise. Fondé en 1994, son groupe emploie aujourd’hui près de 1 000 personnes dont 350 pour Camille Fournet seul (il y en avait 130 en 1994). Outre sa nouvelle et très belle boutique de la rue Cambon ouverte en 2017, la marque a 7 corners au Japon, 2 en Chine et ouvrira en 2018 deux boutiques à Beijing et Xi’an. Son audacieux virage vers la maroquinerie contemporaine est symbolisé par une nouvelle collection plus épurée.


LES TOO MUCH

David Beckham

Le retraité le plus actif. Il gagnerait plus d’un million de dollars par mois (soit 40 000 dollars par jour) grâce à ses droits à l’image sportifs et à ses collaborations publicitaires : H&M, Adidas, Haig Club Whisky…

Pharrell Williams

Il n’y a qu’avec Monsieur que Pharrell n’ait pas collaboré.

Karl Lagerfeld

Incontournable. Y a-t-il une année sans Karl ?


LE TATOUEUR
Mo Coppoletta

Les fans de tatouages ont son talent dans la peau et son nom sur les lèvres. Italien jusqu’au bout des ongles, impeccable dans ses costumes de belle coupe, Mo Coppoletta, le tatoueur star, est installé à Londres mais multiplie les collaborations dans toute l’Europe. Amateur d’horlogerie, l’artiste a déjà travaillé avec RJ-Romain Jerome et plusieurs autres projets sont en cours. Cette année, après une série très remarquée de soies et de chemises avec Turnbull & Asser, la personnalisation de Rolls-Royce, des habillages de téléphone et des doublures personnalisées pour la maroquinerie de Montblanc Pelletteria à Florence, il a récemment conçu des éventails avec la vénérable maison parisienne Duvelleroy


LE « SO CUTE »
Prince George

Grande année aussi pour le petit prince qui a fait, à 4 ans, sa première rentrée scolaire à l’école privée Thomas’s Battersea School. Tout sage et pas franchement joyeux dans son uniforme John Lewis.


LE PAPA POULE
Laurent Blomet

Passionné d’automobile, ce spécialiste du marketing a eu l’idée d’organiser les rallyes « Père-Fils » qui réunissent à chaque édition près de 180 équipages. Ces rallyes permettent de prendre conscience de la relation filiale, du bonheur à vivre ensemble une aventure. « Mes rallyes permettent de réaliser la chance que l’on a de partager des moments forts avec son père, avec son fils. » En 2017, il a décliné son concept à l’international. « Padre-Figlio » en Italie et surtout, lancé à Aix-en-Provence le premier « Père-Fille ». Pour 2018, le rallye « Père-Fille » partira de Biarritz en avril et le « Père-Fils » de Megève en septembre.

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