Mister Jones

Crockett & Jones fête les 20 ans de sa présence à Paris. L’occasion de rencontrer celui qui est à la tête du vénérable bottier anglais fondé en 1879.

Jonathan Jones, DG de Crockett & Jones. Il

Vous fêtez vos 20 ans à Paris. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

C’était la première fois que nous ouvrions un magasin à l’étranger. La marque n’était pas connue, la boutique était minuscule. Aujourd’hui, elle est 3 fois plus grande et la reconnaissance de la marque est globale. Paris est notre marché européen le plus fort en Europe. Très pointu, il nous a obligés à imaginer des modèles auxquels nous n’aurions pas pensé (comme les goodyear très fins) et qui ont été bénéfiques dans d’autres pays notamment au Japon. Nous y avons une énorme demande et pas moins de 60 revendeurs.

Les raisons de votre succès ?

La qualité et notre style anglais classique mais qui sait évoluer avec les tendances. Notre rapport qualité-prix qui est excellent.

Pour cet anniversaire, vous lancez deux éditions limitées de la Chukka en cordovan. Pourquoi cette matière est-elle si prisée ?

Son tannage spécial et son aspect légèrement brillant en font une peau unique. Les souliers ont tout de suite un certain cachet et en plus, ils sont faciles d’entretien ! Issu de la meilleure tannerie Horween à Chicago, le cordovan est une matière rare, donc, assez chère.

Les chukkas anniversaire en cordovan, édition limitée à 36 exemplaires dans chaque couleur (cognac et whiskey). Le cordovan est produit à partir de l’arrière-train des chevaux. Une paire requiert la peau d’un animal et demi.

Vous avez désormais le Royal Warrant. Qu’est-ce que cela signifie ?

Oui, mais pas seulement. Nous avons aussi celui du Prince Charles avec qui nous entretenons des rapports depuis des années. Il est notamment venu dans notre  manufacture de Northampton. Nous lui avons fait des Richelieu, des tassel loafers… Il a un style assez classique comme vous pouvez l’imaginer.

Êtes-vous aussi le fournisseur de la série The Crown ?

Non, mais nous l’avions été sur le film Le Discours d’un roi dans lequel Colin Firth jouait le roi George V.

Vous travaillez en famille. Une chance d’être encore indépendant ?

Oui, on peut prendre nos propres décisions. L’inconvénient, c’est le poids de la responsabilité, le fait qu’il faille faire perdurer le business. Une nouvelle génération (la 5e) vient d’arriver. Donc, nous avons un futur !

Quelle est la suite ?

Ces 20 dernières années, nous avons augmenté la production de 30 à 40 % en fabriquant toujours à Northampton. Nous avons 13 boutiques, de nombreux revendeurs, nous sommes présents à New York, au Japon. Ce n’est pas facile de former des gens. Nous ne voulons pas nous développer trop vite mais plutôt garder une stabilité et un niveau de qualité élevé.

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