Essai moto : la Ducati Diavel, la muscle bike

En novembre 2010, Ducati présentait une impressionnante machine sortie des ateliers de Bologne destinée à concurrencer les Vmax et autres Vrod. Son nom : la Diavel, le diable. Neuf ans après, la firme italienne redonne du souffle et de la modernité à son modèle désormais emblématique tout en conservant son tempérament sportif et sa singularité. Monsieur l’a testée.

Fidèle aux origines, cette évolution se décline en deux versions : la S Sandstone Grey, que nous avons essayé avec son cadre treillis tubulaire noir et ses redoutables et très efficaces suspensions Ohlins dorées du plus bel effet, ou en version classique.

TOUJOURS AUSSI PUISSANTE, MAIS PLUS ÉQUIPÉE ET TRÈS MANIABLE

L’impression de puissance de la Diavel est toujours là, même à l’arrêt. Ce côté bodybuildé est souligné par la taille du désormais fameux pneu arrière Pirelli Diablo Rosso de 240 mm qui habille une jante à bâtons. Cette moto est tout en contraste avec la simplicité et la finesse de ses commandes, la facilité de sa prise en mains et sa maniabilité. Poignées effilées et guidon plus haut et très épuré, commandes de freins et d’embrayages très bien dessinées, souples et précises. On a la bête bien en mains. À noter : le câble d’accélérateur, remplacé par le système Ride-by-Wire, un capteur qui mesure l’accélération en fonction de la position de la poignée de gaz.

Le démarrage est facile, sans clé classique grâce à un boîtier transpondeur glissé dans la poche qui sécurise la machine lorsque l’on s’éloigne de quelques mètres. Massive, elle se mue cependant facilement dès que l’on sollicite le moteur DVT 1262 testastretta de 160 CV, un bicylindre en L logé sous la selle. Le réservoir d’une capacité de 17 litres est toujours aussi impressionnant grâce aux radiateurs latéraux qui l’enveloppe littéralement et assurent le refroidissement du bloc.

Le poids (213 kg à vide, plus légère qu’un sportster) s’oublie comme par magie dès les premiers tours de roues. Le son distillé par le pot double latéral est mélodieux et particulièrement travaillé avec un « petaradage » très amusant lorsque l’on utilise le frein moteur. Les fameuses « trépidations de la machine ».

Pas de risque de crampes même pour des manœuvres répétées et prolongées en zone urbaine. Et avec un peu d’habitude, on trouve facilement le point mort. Le freinage est efficace grâce aux étriers monoblocs Brembo très rassurants.

Même si la maîtrise augmente au fil du temps, et c’est là le danger, difficile de monter en régime et de dépasser le 3ème rapport tant les chevaux poussent. Pourtant, on rêve de faire hurler ce petit bolide sur circuit. Une autre fois.

DIABOLIQUE ET STYLÉE LA DIAVEL N’A PERDU NI SON ÂME, NI SA PERSONNALITÉ HORS NORMES

C’est un fait : la « nouvelle » mouture de la DIAVEL est une réussite tant sur le plan du design, qui respecte sa personnalité, que sur celui des évolutions technologiques et mécaniques.

La Diavel 1260 à d’ailleurs remporté le très convoité « Red Dot Award : Best of the Best » dans la catégorie « Design produit », l’un des prix de design internationaux les plus prestigieux. Une reconnaissance qui installe encore davantage Ducati comme la Ferrari de la moto.

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