Le quintuple champion olympique de biathlon, égérie de Rossignol, est un amoureux de la nature et des grands espaces. Nous l’avons rencontré. On a parlé de style, de froid et de succès.
J’aime souffler chez moi, dans les Pyrénées-Orientales. Côté Espagne, j’adore me balader à Monistrol de Montserrat. C’est le plus bel endroit du monde. La montagne est splendide et tellement apaisante.
Qu’il fasse 0°C ou – 20°C, je porte à peu près les mêmes tenues très fines et techniques. Ce qui est cruciale, c’est de maintenir son corps au chaud ce que je fais en étant en exercice physique constant. Dès que le corps se refroidit, il est trop tard, vous aurez froid. Mieux vaut bien se couvrir dès le départ quitte à retirer des épaisseurs que l’inverse. C’est dur de faire partir le froid.
Le ski de fond permet de s’évader et de s’oxygéner mais il faut connaître les lieux. Le ski à roulette a l’avantage de faire travailler tout le corps mais c’est assez exigeant techniquement. Selon moi, le VTT et la course à pied sont assez complets et plus adaptés aux citadins quand bien même ils seraient à la campagne. On est libre, sans contrainte de matériel, en pleine nature, un vrai plaisir.
C’est une marque que je connais depuis que je suis tout petit. Mon père déjà l’utilisait et j’ai fait mes « premiers pas » sur des skis Rossignol. Depuis 2017, j’en suis l’ambassadeur, c’est une grande fierté. Nous avons une histoire commune. Nous sommes tous les deux nés de la montagne, chacun recherche des performances et notre parcours nous a amené à découvrir d’autres univers.
C’est la doudoune Covershield©. Le concept est très astucieux. Comme un toit en ardoise, les compartiments se superposent et s’articulent afin de recouvrir les coutures pour que l’humidité et l’eau ne s’infiltrent pas.
Sneakers, jean, tee-shirt et sweat. Je suis un imposteur en costume, j’ai l’impression d’être déguisé.
En compétition, je porte des vêtements non pas pour leur style mais leur performance. Jean-Claude Killy incarne une autre époque. Le sport s’est beaucoup professionnalisé depuis, l’équipement s’est fonctionnalisé.
J’ai grandi en pleine nature, c’est une préoccupation majeure même si avec mon mode de vie et mes déplacements, j’ai une emprunte qui n’est pas neutre. Avec d’autres athlètes, on fait ce qu’on peut pour agir. À notre niveau bien sûr. Par exemple, il nous est arrivés de refuser les sacs en plastique que distribuait la Fédération nationale de ski lors de coupes du monde. C’est un grain de sable, j’en conviens… mais de plus en plus, nous agissons en faveur de l’environnement.
J’ai eu de la chance car ma médiatisation s’est faite de manière progressive. C’est beaucoup plus facile à gérer que du jour au lendemain. Ça m’a permis de me structurer. Il n’y a pas un jour où je ne suis pas sollicité. Bien sûr, parfois, c’est contraignant et je n’ai pas envie de jouer le jeu. Dans ce cas, je m’isole. Je suis d’ailleurs devenu un peu plus casanier qu’avant. Mais globalement, je suis ravi d’être reconnu dans ma pratique et de donner du plaisir aux gens.
Je crois que ça a été de ne pas gagner le titre olympique de Vancouver en 2010. C’est ce qui m’a donné la « rage » de gagner celui de Sotchi.
Sotchi donc en 2014, lorsque j’ai remporté pour la première fois un titre olympique. En termes de sensations, ça a été plus fort encore que de gagner une coupe du monde. J’y pensais jour et nuit à cette victoire, je l’avais complètement idéalisée.
Kilian Jornet, cet alpiniste-explorateur catalan, qui a réussi deux fois l’ascension de l’Everest. Il a su rester très humble. C’est un vrai modèle.
Être exigeant avec soi-même et aimer ce qu’on fait.
En effet, il y a des matins, je n’ai pas envie… comme dans n’importe quel travail. C’est sans doute ce qui fait la différence entre la passion et le travail. La motivation n’est pas innée. Elle se crée, elle se génère. Je pense à mon envie de gagner, au fait de faire du bien à mon corps… Tous les jours, je travaille ma motivation.
Retrouvez le quotidien du champion dans la mini web serie Another best day with Martin Fourcade.