S’HABILLER QUAND IL FAIT CHAUD

Même si mai et juin nous réservent de plus en plus d’épisodes de grande chaleur, c’est traditionnellement en été qu’il fait le plus chaud. Adapter sa tenue pour ne pas trop souffrir n’est pas chose facile car bien sûr Monsieur ne saurait s’afficher en tee-shirt et bermuda en ville…

Ensemble en lin, Loro Piana.

Chaque fois que le thermomètre monte haut, conserver un minimum de tenue devient un vrai défi. S’habiller légèrement n’est pas si évident pour ceux qui doivent, ou tout simplement souhaitent, rester élégants. En Occident, s’affranchir de la veste, de la chemise et du pantalon est encore bien ancré dans les mœurs.

La guayabera d’Hemingway

Sous les tropiques, la Guayabera, cette veste mi-saharienne, mi-chemise de plage, est pourtant la solution idéale mais elle ne séduit encore que quelques connaisseurs. Difficile d’en trouver en prêt-à-porter sous nos latitudes, il est vrai. Si cela vous tente, notez que Daniel Lévy en conçoit une en mesure qu’Hemingway lui-même aurait portée.

Le costume bermuda que quelques bons faiseurs comme Zegna ont essayé de lancer, il y a quelques saisons, n’a pas pris et à moins de passer ses vacances aux Bermudes, où il a été inventé, il n’est pas facile à porter. On en revient donc toujours à la veste et au pantalon. Pour ne pas avoir trop chaud, il faut évidemment les choisir dans des tissus légers et respirants. Les cotons viennent tout de suite à l’esprit. Quand ils sont fins, ils sont assez respirants mais se froissent beaucoup comme le lin.

Le seersucker : le champion incontesté

Les vendeurs ont beau insister sur « le chic froissé », je ne suis toujours pas convaincu. Les laines froides et autres « frescos » sont des alternatives intéressantes. Le très chic Solaro avec son tissage rouge et beige, ou vert et beige, et cette couleur si particulière qui, paraît-il, reflète les rayons du soleil, n’est pas non plus un climatiseur et de loin. En revanche, il est ultra chic.

Les plus beaux viennent de Loro Piana et Vitale Barberis Canonico. Dans les tissus d’été, le champion incontesté, c’est le seersucker, un coton gaufré iconiquement blanc à rayures bleues, comme notre couverture, qui a toutes les qualités : il froisse peu, s’avère très léger (240g/mètre pour 100% de coton), il est facile à entretenir, c’est le basique absolu depuis un siècle !

La veste chemise

Beaucoup de belles maisons en tissent aujourd’hui des variantes intéressantes dans une large palette de couleurs et d’harmonies. Christophe Bréard de Chato Lufsen, grand fan devant l’Éternel, sera ravi de vous les faire découvrir. Il pourra même vous faire essayer son arme anti-canicule, la veste chemise Borès, une veste à col officier qui se porte à même la peau ou, pour ceux qui veulent rester absolument sec, assorti d’un sous-vêtement fin, style Marcel, dont le surnom populaire de « pompe sueur » indique bien l’usage.

Les âmes sensibles – qui bien sûr ne transpirent jamais par 32° – excuseront ma trivialité. Sa veste chemise, c’est la Guayabera occidentale. Quand on y a goûté, on ne peut plus s’en passer… Ne nous plaignons pas trop des chaleurs d’aujourd’hui car, pour beaucoup, nous avons sacrifié sur l’autel du confort ce nœud de soie si désagréable en été : la cravate. L’élégance y a perdu ce que notre confort y a gagné.

Par François-Jean Daehn


Retrouvez l’intégralité de notre dossier avec les meilleurs tissus d’été dans le magazine Monsieur n°155

 

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