La nouvelle mobilité

Se déplacer motorisé en ville est devenu un véritable casse-tête. Tout est fait dans la cité pour transformer l’automobiliste « thermique » en… piéton. Et si à l’avenir, l’électrique était la solution ?

La Renault 5 électrique reviendra en 2024 en version 100 % wattée. Pour l’instant, elle est proposée en version prototype, dont le style rend hommage à sa glorieuse aïeule. Elle remplacera la Zoe qui prend sa retraite.

Qu’il paraît loin le temps pourtant encore récent où l’urbain élégant se déplaçait en ville exclusivement en voiture. Il utilisait alors, pour se mouvoir, une jolie berline voire, pour les plus esthètes, une ancienne. Les plus hardis enfourchaient leur BMW ou leur MP3 Piaggio. Entretemps, les politiques ont repris la main. Avec eux, le dogme et l’idéologie ne sont jamais très loin. Leurs théories souvent déconnectées de la réalité ont commencé de foisonner, laissant sur le trottoir le plus élémentaire des pragmatismes. En gros, ils ont décrété que la voiture thermique était responsable de tous les maux de la cité. S’en est suivie une batterie de règles asservissantes et parfois absurdes… Parmi elles, les ZFE ou « Zones à Faible Émission ».

Basées sur la vignette Crit-Air, elles visent à limiter progressivement l’accès des véhicules les plus polluants au centre des villes de plus de 150 000 habitants. Plus de 40 agglomérations doivent les mettre en place d’ici le 1er janvier 2025. Bonne nouvelle, les voitures de collection bénéficient d’une dérogation contrairement aux scooters à essence. Autres dispositions, celles ubuesques concernant les limitations de vitesse. Depuis août 2021, Paris a instauré le 30 km/h, sur la majeure partie de sa voirie. Absurde ! Un bon sprinter fait mieux…

Ces lois qui laissent sans voix

C’est aussi la fin du thermique. Le Conseil des ministres européens a entériné l’interdiction de ventes de voitures essence et diesel d’ici 2035. Quant au stationnement des deux-roues thermiques, il deviendra payant dès septembre à Paris notamment. Un pass proposant plusieurs formules pour résidents ou visiteurs, sera mis en place. Le scooter électrique, pour sa part, est exempté (pour combien de temps ?). D’une grande fermeté, ces lois laissent sans voix. Pourtant, pas question ici d’appeler à la rébellion. Dura lex, sed lex. La loi est dure mais c’est la loi, aurait dit un Romain. La solution passe beaucoup plus sûrement par « l’adaptation, signe d’intelligence » (André Gide).

Alors, montrons que nous n’en sommes pas dépourvus et continuons à rouler avec style. En ville, tout est mis en place pour éradiquer l’automobile. Réduction de la voirie, raréfaction des stationnements, PV dissuasifs, faux-embouteillages vicieusement créés… les quatre-roues sont devenus persona non grata. L’électrique seul trouve grâce aux yeux des pouvoirs publics. Une chance ! Aujourd’hui, pour continuer à rouler en ville, on a le choix parmi une poignée de petits véhicules électriques : Mini, Fiat 500, Smart ou encore Renault Twingo…

Restent les deux-roues. En agglomération, la moto, complexe à conduire (passage des vitesses et freins au pied), n’est pas idéale. Urbain par nature, le scooter électrique semble bien mieux adapté. Sa version thermique subit les mêmes contraintes que les autos du même acabit.

Un scooter « watté » ?

Peu polluant et silencieux, le scooter électrique reste autorisé. De plus, il se gare sans payer, y compris à Paris. Mieux, certaines villes devraient, sous peu, lui permettre d’emprunter les voies de bus. Le rêve ! Le scooter pêche en revanche, par son autonomie réduite et son prix élevé. Les tarifs, compris entre 2 et 15 000 ˇ (BMW C Evolution), sont atténués par le bonus écologique, la prime à la conversion ou encore les aides accordées par certaines villes. Ceux qui pensent comme Joseph Proudhon que « la propriété c’est le vol », peuvent se rabattre sur le « ride sharing », comprenez « scooter partagé ». Une solution idéale pour débuter.

En matière de scooter électrique, l’offre, longtemps embryonnaire, commence à s’enrichir. Les grands constructeurs japonais de deux-roues sont très en retard. Honda et Yamaha annoncent seulement leur arrivée prochaine sur le marché… BMW, en revanche, est un vrai pionnier en la matière. Son C Evolution, vendu depuis 2014, vient d’être remplacé par le disruptif CE 04 au design radical. Sinon, il existe aussi une myriade de petites marques chinoises. Mais la faible notoriété de ces enseignes peut faire hésiter. Enfin, il s’agit de privilégier les modèles dotés d’un rack de batteries amovibles faites pour simplifier l’opération de recharge.                      

Nicolas Dembreville



EN CHIFFRES :

  • 21 000 : C’est le nombre de déplacements quotidiens effectués en scooters électriques en Île-de-France. 
  • 50 000 : C’est le nombre de places de parking pour scooters ou motos disponibles à Paris. Le hic, c’est qu’il en circule 2 à 3 fois plus chaque jour. 
  • 135 € : C’est le montant de l’amende que l’on risque en garant son scooter (y compris électrique) sur le trottoir à Paris.

 



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