Passion masculine : La pêche à la mouche

Mais quelle mouche les pique donc, ces drôles d’oiseaux ? En cuissardes et gilet court, plantés au milieu de la rivière et qui semblent battre la mesure du courant avec leur canne ?

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lls ont entre 10 et 90 ans, on les croise au hasard des rivières, (presque) toujours élégants. Leurs gestes sont précis. Ils semblent fouetter l’eau, recommencent puis recommencent encore. En fait ils pêchent, et le monde pourrait s’effondrer qu’ils ne s’en apercevraient même pas, trop occupés à surveiller la bonne dérive de leur mouche. Le plaisir de leurrer un poisson l’emporte. Arriver à le faire monter sur une imitation sélectionnée par eux leur fait tout oublier. Il faut savoir qu’un salmonidé trouve 80% de sa nourriture sous l’eau (petits poissons, larves, alvins gammares). Lorsqu’un poisson se met à gober, c’est-à-dire à se nourrir en surface, c’est bien souvent par jeu.  Il y a donc fort à parier qu’il s’amuse autant que le pêcheur … juste avant de se faire prendre à son propre jeu bien sûr. Alors ? Pas du tout fashion cette passion ? On tue des animaux, on dépeuple les rivières, on fait souffrir le poisson ? What a mess ! Quoique, en y regardant de plus près…

Plus qu’un sport, un style de vie

Beaucoup plus qu’un sport, la pêche à la mouche est une attitude, une façon d’exister, d’abord parce que le geste est infiniment élégant mais surtout parce que ce sport enseigne la douceur, la lenteur, le sens de l’observation. Écouter son instinct, tenter sans contraindre, leurrer, combattre en respectant son adversaire. Tant qu’à cultiver ces qualités sur une rivière, autant les mettre à profit dans la vraie vie et c’est ce que font la plupart des moucheurs.

Méfiez-vous d’eux, ils sont adroits, tenaces, fins dans tout ce qu’ils entreprennent, mais si vous arrivez à gagner leur amitié, vous ne la perdrez jamais. Passez un peu de temps avec ces « plumitifs » venus d’un autre monde. Ils se feront une joie de vous expliquer le principe (très simple en théorie) de la pêche à la mouche : il s’agit de propulser à plus de 10 mètres une petite boule de plumes suspendue à un fil de soie, de la poser le plus délicatement, le plus précisément et le plus naturellement possible sur l’eau afin qu’une truite en maraude la prenne pour un insecte.

Avant et après ce court instant, il y a les grands voyages, les amis, les marches en pleine nature, l’attente, les bredouilles, les mouches qui s’emmêlent dans une branche, les poissons qu’on voit monter et qui refusent de mordre au dernier moment. Il y a aussi des tweeds improbables, de grands pique-niques au bord de l’eau avec des aliments gras, salés, sucrés, alcoolisés, totalement proscrits par le monde d’aujourd’hui. Il y a tout cela, et c’est justement tout cela qui fait la pêche à la mouche. Mais qui sont-ils ces pêcheurs pas comme tout le monde ?

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Retrouvez l’article complet de Stéphane Rault avec les témoignages des passionnés, les meilleurs spots en Autriche, Belgique ou encore en Écosse ainsi que la panoplie “Prêt à moucher” dans le n°160 de Monsieur en kiosque actuellement ou ici dans sa version digitale.

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