Le cubi, c’est chic !

Fini sa connotation populaire. Dernier accessoire tendance de la planète œnologique depuis le confinement, le « bib », acronyme de « bag-in-box ». Écolo, chic, pratique et pas cher, ce « néocontenant » fait désormais un carton.

Objet indispensable des congés payés dans les années 70, le « cubi », tel qu’il nous apparaissait alors dans le coffre de la Simca 1000 de tonton Albert, ressemblait à une poche plastique thermoformée de mauvaise qualité, équipée d’un petit robinet très élémentaire, lui aussi en plastique, qui laissait entrer l’air et oxydait la piquette qu’il contenait.

UN NOUVEAU NOM DE SCÈNE

Mais pour soutenir le moral d’une partie de pétanque au camping des Flots Bleus, il n’y avait pas mieux ! Quelques années « d’apéro à gogo » plus tard, le voici qui réapparaît sous la forme d’un agrément chic et ludique affublé d’un nouveau nom de scène : le bagin- box.

Bien que ce dernier ait un petit air de famille avec son populaire ancêtre, en réalité, ils n’ont rien en commun. Ouf ! Il y a 43 ans, date de sa création, les vins mis en cubi étaient volontairement de moins bonne qualité que ceux embouteillés.

Non pas que l’emballage les dégradait, mais parce que l’industrie du vin leur réservait du vrac de qualité médiocre. Les mauvaises réputations ayant la vie dure, pour beaucoup d’entre nous le cubi est toujours lié à une image désastreuse et pourtant…

Métamorphosé grâce aux progrès techniques en un emballage sous vide extrêmement performant, il se compose désormais d’un sac en polyéthylène et en aluminium et d’un robinet étanche qui empêche toute oxydation et garantit que son contenu ne soit altérable ni par l’air, ni par la lumière, ni par la matière du contenant.

Généralement recouvert d’un emballage carton, que l’on peut, lorsqu’ils sont joliment designés, poser sans complexe sur notre belle desserte Art déco, le vin qu’il contient est stocké dans une poche souple de format 2 litres, 3,5 litres ou 10 litres (un format uniquement vendu aux restaurateurs), qui se veut hermétique et se rétracte au fur et à mesure de sa consommation.

Affublé d’un bec verseur, ce BIB nouvelle génération permet de se servir un verre sans risquer que l’air ne pénètre dans la poche, ce qui contribue à une conservation optimale en préservant le liquide de l’oxydation au profit d’un plus grand temps de garde.

ÉCONOMIQUE À PLUS D’UN TITRE

Pratique, une fois ouvert, vous pourrez garder le vin (toutes couleurs confondues) sans que ses qualités organoleptiques (goût, odeur, aspect et texture) n’en soient altérées pendant trois à quatre semaines !

Votre patience sera même récompensée, le vin va se bonifier une semaine ou deux après le service du premier verre !

Même si on sait pertinemment qu’au bout de quelques jours, notre BIB sera vide, on aime assez l’idée de pouvoir le conserver aussi longtemps dans le frigo, à l’inverse d’une bouteille de vin qu’il faudra vider dans l’évier au bout de trois jours !

Économique donc mais à plus d’un titre. À qualité égale, on débourse entre 20 et 30 % de moins que pour l’achat d’une bouteille, car le BIB coûte moins cher à produire et à transporter (son poids ne représentant que 5,3 % du poids total du produit fini contre 35 % pour un flacon de verre).

DURABLE ET RECYCLABLE

De ce fait, il apparaît comme un contenant économique et écologique car à volume égal, selon sa contenance et sa fabrication, son empreinte carbone est jusqu’à 5 fois inférieure à celle d’une bouteille en verre.

Sans compter que son emballage est recyclable, pour le carton en tout cas ! Il permet une durée de vie de 6 mois à condition qu’il soit conservé dans un lieu peu sujet aux variations de température et à l’abri de la lumière. Si certains industriels, pour stabiliser le vin, continuent d’y adjoindre de l’acide ascorbique et des doses de souffre importantes, il est rassurant de savoir que les vins en bio et en biodynamie sont « BIBement » compatibles !

Let It BIB, le spécialiste de ce marché en plein essor, insiste via son créateur Vincent Baverel sur le fait que beaucoup de restaurateurs vendant du vin au verre, ont convaincu leurs amis vignerons de repenser ce contenant pour lui dédier des cuvées premium. C’est que l’engouement pour le bag-in-box reflète d’abord un changement de comportement face au vin lié à un nouveau mode de consommation.

Outre son intérêt anti-gaspi, son esprit décomplexé né d’un service convivial et pratique où chacun peut se servir le vin qu’il souhaite (sans qu’en plus cela se note sur le niveau de la bouteille), se voit renforcé par un design attrayant qui appelle les compliments et l’ont rendu irrésistible auprès de tous, consommateurs comme distributeurs.

Empruntant les codes de l’univers de la mode, du luxe ou du design, cette fontaine à vin revêt souvent un look écolo, déco ou rigolo.

Si dans l’offre proposée, la part des labels IGP (Indication Géographie Protégée) ne cesse d’augmenter, beaucoup d’AOC sont maintenant conditionnés en BIB, comme le souligne Bruno Quenioux, cofondateur de BiBoVino, le spécialiste de la vente des BIB haut de gamme.

« Sur notre cinquantaine de références, nous sommes fiers d’avoir déjà 3 appellations prestigieuses : condrieu, pomerol et côte-rôtie. Certains de nos vins sont d’ailleurs primés aux Best-Wine-in-Box, concours qui attribue des médailles aux vins conditionnés en BIB dans le monde entier. »

Quant aux esthètes qui ne supportent pas le carton, la marque O Bag a créé un sac en lin souple, peu encombrant, réutilisable et made in France ! Malin, à l’aide d’un oeillet, cet étui dans lequel on reconditionne le sac à vin, s’accroche partout, de la cuisine à la branche d’un arbre, pour glamouriser la déco d’un pique-nique ou celle d’un barbecue.

UNE VALEUR SÛRE

Depuis le confinement, les consommateurs ont découvert les nombreux avantages du BIB. Pour preuve, les hypermarchés ont écoulé 40 % du volume total des bag-in-box. Ces derniers sont déjà une valeur sûre sur les marchés du Nord depuis longtemps.

Si en Allemagne, ils représentent 50 % des ventes de vin au total, en Scandinavie, ils paradent à plus de 70 % !

Mais, ce n’est pas hélas pour la qualité du vin mais plutôt pour leur prix avantageux, le coeur du marché se situant là-bas sur des vins très bas de gamme. Une chose est sûre, chez nous, désormais, on ne pourra plus dire « Fontaine, je ne boirais pas de ton vin » ! Surtout cet été !


LA SÉLECTION DE MONSIEUR

BIB L’INSTANT BORDEAUX 2019 AUDACE PAR BERTRAND RAVACHE : UN ROSÉ QUI FAIT DU BIEN AU MORAL ET À LA PLANÈTE

© L’Orangeraie

Fort de son packaging délicat qui a sa place au centre d’une grande tablée décontractée, le nez de ce 100 % cabernet sauvignon séduit par ses arômes de fleurs blanches et de pamplemousse. En bouche, virevolte sur une belle vivacité des saveurs de fruits blancs et rouges ainsi que des notes de bonbon anglais. Un rosé en haute valeur environnementale qui se veut à la fois l’ami de la planète et des salades estivales ! Prix : 14,50 €, 3 litres.


JE T’AIME MAIS J’AI SOIF DOMAINE LE FAY D’HOMME : UN AMOUR DE LIQUIDE !

Cette cuvée bio charmeuse de la star du muscadet, Vincent Caillé, propose un juste équilibre entre vivacité et rondeur, fruité et longueur en bouche. Classée en vin de France parce qu’elle associe un cépage local à un cépage du sud, elle s’exprime sur de belles notes de pamplemousse et de mandarine pour un accord mer-vin parfait, sashimis inclus ! Prix : 51 €, 5 litres.

© Vincent Caillé

BIB L’ORANGERAIE IGP PAYS D’OC MAISON LORGERIL : UN « MADE IN SUD »

À base de grenache et de cinsault, ce rosé du pays d’Oc inspiré par le château de Pennautier s’exprime sur une jolie teinte de pétales de rose et sur un nez subtil d’arômes de fleurs et de fruits rouges. En bouche, son attaque en fait le vin idéal pour accompagner un plateau de charcuteries fumées. Prix : 15 €, 3 litres.

© L’Orangeraie

BIBOVINO CHÂTEAU BELLEGRAVE AOC POMEROL : DEUX LITRES DE VIN BIO S’IL VOUS PLAÎT !

Sur les grands terroirs de graves de Pomerol, ce vigneron cultive sa vigne avec l’amour du paysan qui l’habite. À majorité composé de cabernet franc, le nez, frais et fruité, éclate en notes de fruits rouges façon framboise et fraise des bois. La bouche soyeuse et fruitée séduit par de petits tanins serrés et fins qui apportent à l’ensemble une structure douce et solide. Le tout s’allonge harmonieusement sur une finale fruitée et minérale. Idéal sur une viande rouge au barbecue et un plateau de fromages. Prix : 110 €, 2 litres.

© Pomerol

LES FUMÉES BLANCHES GRIS DE SAUVIGNON 2019 : ESPRIT DE FAMILLE

Sur des arômes de jasmin, de fruits rouges, de citron et de pêche, ce rosé clair est équilibré en bouche sur une attaque toute en douceur. Sa finale longue et rafraîchissante laisse deviner une belle minéralité qui fera des merveilles sur des plats légèrement épicés. Ce vin signé par François Lurton révèle le savoir-faire d’une personnalité internationale du monde du vin. Prix : 24,90 €, 3 litres.

© Gris de Sauvignon / Fumées Blanches
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