Matt Smith, prince du chic anglais

S’il a du talent, la révélation de la série The Crown, a aussi du style. Que ce soit à l’écran ou dans la vie, il est doté d’une élégance naturelle qui séduit toute l’Angleterre.

I l est l’acteur qui monte. Matt Smith s’est d’abord fait connaître, en 2009, comme le 11e Docteur Who, la série de la BBC qui dure depuis 1963. Puis, il a troqué sa loufoquerie, ses vestes en tweed et son manteau victorien violet pour incarner l’étonnant Duc d’Édimbourg dans The Crown (2016), la série la plus chère de tous les temps (116 millions d’euros). Il campe à merveille ce personnage anticonformiste, moderne et courageux. Un outsider, très loin de l’image qu’on se faisait du prince Philip. S’il a le beau rôle, Matt Smith y développe un jeu d’acteur tout en subtilité et teinté d’une telle simplicité qu’on a l’impression qu’il a été prince dans une autre vie.

L’homme Burberry

En tout cas, dans celle-ci, prince du style, il l’est assurément. Il dira qu’il a adoré « la mode des forties comme les pantalons montants et les uniformes des officiers de la marine ». De magnifiques costumes dessinés par Michele Clapton, la costumière également de Game of Thrones, que l’acteur porte avec une élégance toute naturelle. Idem hors-caméra. Matt Smith dégage un sens du style, classique mais un brin décalé, comme savent si bien le faire les Anglais. Ce n’est pas un hasard s’il a été choisi par Christopher Bailey pour incarner l’homme Burberry de l’hiver 2017/2018.

Classique, rock, rétro

À lui tout seul, il évoque le charme et le style de la Grande-Bretagne. Alors avec un trench à tartan sur le dos et les Pet Shop Boys en fond sonore, c’est presque un spot de promo touristique pour le chic britannique que le photographe Alasdair McLellan a réalisé là.

Originaire de Northampton – une raison peut-être pour son goût prononcé pour les chaussures, c’est le berceau historique du soulier anglais –, Matt Smith ne se contente pas d’un genre. Comme sa filmographie qui passe d’un thriller noir à une fresque historique, il varie les plaisirs.

Parfois, il porte un blouson en cuir ou une veste en jean délavée, son côté rock sans doute, celui fan de Radio Head et Pink Floyd. Puis, on le croise au théâtre en dufflecoat Gloverall ou au vernissage d’une expo sur David Bowie avec un costume satiné et une chemise à motif paisley dans les tons rose poudré. Une autre fois encore, à Los Angeles, ce sera avec une chemisette façon bleu de travail et un pantalon taille haute très rétro.

La reine Elisabeth II, fan de la série 

Sur les tapis rouges, il affectionne le costume sous toutes ses formes. Costume trois pièces prince-de-galles, veste à deux boutons unis bleu vif, croisé gris ou à micro-rayures, smoking bleu nuit, noir gaufré… Classique de prime abord, il twiste ses tenues avec ici, une cravate tricot vert kaki, là, une pochette à carreaux rouge et jaune ou noire comme aux derniers Golden Globe, en hommage au mouvement Time’s up. Il ose le petit col anglais, la chemise à pois, le tee-shirt loose avec le costume et les chaussures marron « after five ». Shocking ? Pas du tout. L’homme fait la une de la presse anglaise, pose pour VogueEsquire, Mr Porter. Les commentateurs sont dithyrambiques sur son style. Attention tout de même à ce que la reine Elisabeth II (qui adore la série) ne le préfère pas à son Philip à elle.

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