Patek Philippe : L’acier de référence

Patek Philippe est l’un des grands maîtres de l’excellence horlogère et ses chronographes font figure de référence. Pour les collectionneurs les plus pointus, ils deviennent encore plus précieux lorsque Patek Philippe ose l’acier.

||Animé par le calibre 13-130, ce chronographe fut livré le 18 septembre 1951 à Henri Stern, agent patek philippe de New York. 17 exemplaires en acier seulement entre 1940 et 1965.||Seules les 50 dernières pièces de ce modèle de Haute horlogerie à Grande complication équipé du calibre

Un détail suffit à faire toute la différence. Les collectionneurs le savent, les amateurs s’en délectent. En ajoutant la lettre « A » à la référence de son chronographe à quantième annuel, Patek Philippe a affolé les amateurs avertis. En effet, dans un esprit de sobriété, les montres Patek Philippe sont essentiellement désignées par leur référence. Une nomenclature qu’il convient de savoir décoder. La lettre servant de suffixe est une précision capitale. Si le « J » indique un boîtier en or jaune, et le « E » certifie que la montre est étanche, le « A » est la marque de l’acier. La référence 5960/1A écrit donc un nouveau chapitre de l’histoire des chronographes taillés dans ce matériau si résistant qu’il est plus difficile à travailler que l’or ou le platine.

Son façonnage et son polissage requièrent une attention très particulière et des outils spécifiques. Il serait donc illusoire de croire que concevoir une montre et son bracelet en acier est une chose aisée. Patek Philippe, à son habitude, traite donc ce matériau avec toute l’attention qu’il mérite. C’est la raison pour laquelle, rares et, parfois produites de façon épisodique, ces montres à l’éclat très pur signées de la croix emblématique de Patek Philippe sont des objets de quête. Ils ont acquis un statut très particulier aux yeux des fanatiques de la marque. La manufacture n’a commencé à en produire de manière régulière qu’avec la collection Nautilus, en 1976. Une gamme complétée, une vingtaine d’années plus tard, par la ligne Aquanaut.

A comme Acier, depuis 1937 
À l’époque du lancement de la Nautilus, la formule promotionnelle « l’une des montres les plus chères du monde est en acier » fait mouche. Ce commentaire peut aussi être repris pour qualifier certains chronographes en acier produits de manière confidentielle par Patek Philippe à partir des années quarante. Ainsi, si l’emblématique chronographe référence 1463, au catalogue de la manufacture entre 1940 et 1965, a été produit à environ 750 exemplaires, seulement 17 ont été façonnés en acier. Pièce maitresse aujourd’hui en collection, sa cote tourne aisément autour du demi-million de dollar. Nul ne sait exactement la somme que pourrait atteindre l’unique chronographe 1463 « Asthmometer », une pièce exclusive façonnée par le maître artisan de la manufacture Jacques Golay pour son usage personnel. Dans un même ordre d’idées, les quatre exemplaires en acier du chronographe référence 1518 à phases de lune et calendrier perpétuel, un boîtier de 35 mm aux poussoirs carrés dessiné par Georges Croisier et présenté en 1941, sont parmi les Patek Philippe les plus illustres. Un statut immédiatement acquis, lors de leur sortie, par les cinquante derniers exemplaires du chronographe Split Seconds Perpetual référence 5004.

Pour marquer la fin des quinze ans de carrière de cette montre à rattrapante, introduite en 1996, Patek Philippe avait réalisé une ultime exécution de cinquante pièces, en septembre 2011. Elles ont immédiatement été vendues au prix de 270 000 CHF l’exemplaire. Elles étaient en acier. Tel était le prix de l’exclusivité. S’inscrivant dans cette tradition, le chronographe 5960/1A occupe donc une place à part dans les collections de cette manufacture. En premier lieu, parce que le quantième annuel fait partie de l’identité profonde de la manufacture Patek Philippe. Avant d’être une complication recherchée et prisée des amateurs de belle horlogerie, c’est un brevet déposé en 1996 par Patek Philippe. Depuis son accession à la présidence de la maison horlogère familiale, en 2009, Thierry Stern n’a eu d’autre ambition que de maintenir Patek Philippe à l’avant-garde de la technologie horlogère. Cela passe entre autres par des matériaux inovants et de nouvelles techniques, comme, par exemple, le spiral Spiromax ou le balancier Gyromax, et de larecherche sur les nouveaux matériaux afin de continuer à optimiser sans relâche la qualité et la fiabilité à long terme des garde-temps. C’est dans cet esprit qu’a été breveté le quantième annuel.

Tradition Familiale Philippe et Thierry Stern présentent la montre GrandMaster chime, créée à l’occasion des 175 ans de patek philippe, dans son cabinet de marqueterie. Le boîtier entièrement ouvragé de ce chef d’oeuvre de maîtrise est réversible et fait apparaître le nom ou le symbole de chaque fonction sur les poussoirs. cette pièce d’exception sera l’un des points d’orgues de la grande exposition londonienne. Aux commandes de l’entreprise depuis 1932, la famille Stern incarne la pérennité de la dernière manufacture horlogère suisse familiale indépendante.


L’inventeur du quantième annuel

Il représente une prouesse horlogère, mais surtout un réel confort d’utilisation pour son porteur. En effet, comme le quantième perpétuel, le quantième annuel prend automatiquement en compte les mois de trente et de trente et un jours. Il doit cependant être ajusté une fois par an, à la fin du mois de février. Le brevet stipule que le quantième annuel doit comporter les secondes au centre, chose assez rare sur – les quantième perpétuels. Le troisième cadran auxiliaire affiche les 24 heures, garantissant, lors de la mise à l’heure, le changement de date à minuit. Aucune erreur possible. Ce chronographe est immédiatement reconnaissable à son cadran très technique. Une impression que renforce l’éclat de l’acier, non seulement pour le boîtier de 40,5 mm, mais aussi pour le très beau bracelet articulé aux maillons « goutte », infiniment souple et agréable à porter.

Le cadran est très graphique avec ses treize appliques en or oxydé noir. Il s’agît de l’échelle de chronographe à la périphérie du cadran, complétant les trois cadres frappés de guichets du calendrier offrant les indications du jour, de la date et du mois, mais aussi des huits index « obus » des heures lapidés trois faces et dotés d’une creusure à l’extrémité extérieure. Il faut aussi considérer l’échelle du compteur 12 heures, placé à 6 h dans le cadran. Inhabituelles chez Patek Philippe, les aiguilles en or oxydé noir sont également lapidées trois faces, en cohésion avec les index.

Surprenante technicité
Le revêtement luminescent optimise la lecture nocturne et renforce la cohérence de cette pièce assez sportive. Subtiles et sublimes touches de couleur, la grande aiguille de chronographe en acier, avec contrepoids, et la petite aiguille des minutes, en laiton, sont laquées de rouge. Une évocation du goût de la performance suscité par cette pièce mue par le calibre CH 28-520 IRM QA 24H, qui intègre chronographe flyback et quantième annuel avec une fréquence d’oscillations de 28 800 alternances par heures. L’amplitude constante de son balancier lui assure une parfaite stabilité de marche, tandis que le spiral breveté Spiromax, façonné en Silinva, un matériau de haute technologie, permet de garantir des oscillations isochrones et une totale insensibilité aux champs magnétiques. Le seul magnétisme auquel ne résistent pas les montres en acier de Patek Philippe est celui de la puissante séduction qui s’en dégage. C’est également le cas de la référence 5950/1A-013, autrement dit la déclinaison en acier du très intéressant chronographe de forme coussin Grande complication chronographe à rattrapante, animé par le calibre CHR 27-525 PS. Pour faire écho à l’éclat argenté du boîtier en acier poli de forme coussin, la manufacture opté pour un cadran opalin argenté doté d’une minuterie « chemin de fer », soulignant le style masculin et technique.

Détail original et raffiné : les quatre coins du cadran s’ornent d’un décor gravé noir évoquant des feuillages stylisés. La mesure des temps courts et des temps intermédiaires s’effectue à l’aide d’une trotteuse de chronographe et d’une aiguille de rattrapante oxydées noires et dotées de contrepoids. L’affichage du temps civil est assuré par d’élégantes aiguilles « feuille » en or gris 18 carats pointant vers des chiffres Breguet appliques en or gris. Les deux cadrans auxiliaires sont ornés d’un fin décor azuré ; la petite seconde à 9h possède une petite aiguille en or gris assortie aux aiguilles centrales heures/minutes, tandis que le compteur 60 minutes traînant à 3h s’équipe d’une petite aiguille « feuille » en or gris noirci reprenant la couleur des trotteuses de chronographe et de rattrapante. Une merveille de style et d’équilibre. Preuve supplémentaire que si la parole est d’argent et le temps est d’or, les montres exceptionnelles peuvent aussi être en acier.


RARES ET CONVOITÉS : LES CHRONOGRAPHES PATEK PHILIPPE EN ACIER

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