Félix Baumgartner : Mission Stratos

17 heures 31 (heure de Paris). 14 octobre 2012. Quelque part dans l’espace, a 38 969 mètres d’altitude. Félix Baumgartner s’apprête à battre le record du monde de saut en chute libre. à son poignet, un chronographe Zénith El Primero Stratos Flyback Striking 10th.

Avant le grand saut dans le vide, un dernier coup d’oeil à la montre fixée à son avant-bras droit. Félix Baumgartner sait combien les indications de chronométrages vont lui être précieuses. Déjà, il vient d’indiquer avec précision au centre de contrôle de Rosewell la durée de l’ascension de son ballon stratosphérique gonflé à l’hélium. Au sol, Joseph Kittinger,détenteur du record du monde, prend des notes. Le rival d’hier est devenu l’un des conseillers du défi Stratos. 26 minutes ont été nécessaires pour gagner les premiers 10 000 mètres, à une vitesse variant de 5,2 m/s à 5,8 m/s. 1h05 plus tard, le ballon atteignait 20 000 mètres. Il lui faudra un peu plus de deux heures pour grimper à sa position stationnaire ; à 38 969 m du niveau de la mer. Figé sur le bord de la capsule, l’homme se tient sur le parapet du toit du monde. Au-dessous de lui, trente-neuf kilomètres de vide. à cette altitude, la température extérieure avoisine – 10°C.

Comme tout le reste de l’équipement, la montre doit avoir résisté au choc thermique de la dépressurisation de la capsule. à la demande de Félix Baumgartner, qui ne souhaite pas s’en remettre uniquement à l’électronique, Zénith a prévu un mouvement mécanique sans huiles pour prévenir tout risque de gel ou de blocage dans de telles conditions extrêmes. Sans compter la rotation durant le vol. Dernier geste avant de bondir, l’Autrichien doit remettre à zéro le garde temps fixé sur l’avant-bras droit, puis déclencher le chronographe. C’est parti. Le corps plonge dans la stratosphère et entame immédiatement sa périlleuse rotation. Ciel et terre se confondent.

« J’ai réalisé une sortie parfaite avant de partir doucement en rotation. Je pensais que j’allais juste faire quelques tours mais j’ai soudainement commencé à accélérer. C’était vraiment violent par moments. J’ai pensé pendant quelques secondes que j’allais perdre conscience. Je n’ai pas ressenti de choc sonique car j’étais trop occupé à essayer de me stabiliser » confiera ensuite le héros du jour. La chute libre dure 4 minutes et 19 secondes. Le terrien a bien franchi le mur du son.Il atteint la vitesse étourdissante de 1 357,6 km/h. Mach 1,25. Jamais un humain n’est allé si vite par ses propres moyens. Devant les écrans, le public retient son souffle. L’événement est planétaire, évidemment. Le parachute s’ouvre. Première respiration. La séquence dure en tout 9 minutes, 3 secondes et 15 centièmes. C’est fait. Qu’importe si plus tard le record tombera, avec plus de discrétion. Pour l’heure, Félix Baumgartner a réussi son pari ; Zénith aussi.

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