Franck Muller : à la conquête des abysses

Il aura fallu plus de 20 ans pour que Franck Muller s’attaque à ce grand classique. Résultat, la marque lance coup sur coup deux plongeuses, aux approches très différentes.

Habillées, sportives, compliquées, voire même ultra-compliquées, les montres Franck Muller se déclinent dans tous les styles. Or, platine, acier, carbone, céramique, titane, elles sont disponibles dans toutes les matières. Rondes, rectangulaires, carrées, tonneau, coussin, ovales, elles adoptent toutes les proportions. Et pourtant, dans cette extraordinaire diversité, point de montre de plongée. L’exercice est pourtant incontournable et dépasse le simple cadre de l’immersion avec bouteilles. La montre de type diver est un registre essentiel de la montre de sport. Or, durant ses 27 années d’existence, Franck Muller s’en était passé… jusqu’à 2017.

Premier essai : la Master Diving

À la demande du marché français, la marque basée dans les environs de Genève a créé une série spéciale, la Master Diving, qui est devenue en 2018 une gamme à part entière. Sa boîte en acier brossé est de forme Curvex, c’est à dire un tonneau bombé dans les trois dimensions. Sa lunette crantée et son cadran sont ronds, ce qui est nécessaire pour faire fonctionner l’échelle de mesure des temps de plongée, rotative et unidirectionnelle. Son cadran est contrasté, lisible, net, avec une échelle des heures et une autre des minutes. D’abord lancé en noir, il a été étendu au bleu, rouge, orange et blanc.

Et la Master Diving est un chronographe, parce que la polyvalence demande que cette montre puisse accompagner son porteur dans toutes ses activités, pas seulement aquatiques. Avec des dimensions de 55 par 46 mm, elle reste fidèle à une certaine idée de la sportivité, faite pour les poignets robustes.

Par contre, malgré les apparences, elle n’est pas étanche à 300 mètres, ce qui en fait une plongeuse non professionnelle. Mais après tout, quelle montre d’un tel niveau de gamme (et quel plongeur) dépasse les 50 mètres ?

Double impact : la Skafander

C’est en partant du même constat que Franck Muller a créé la Skafander, sa deuxième plongeuse en l’espace de 12 mois. Elle est étanche à 100 mètres, mais sort du lot par son esthétique plus radicale. La boîte en acier anguleuse mesure 57 mm par 46, des proportions accentuées par un mélange de couleurs et de matières qui est une signature contemporaine de la marque. La lunette est fixe, graduée de deux en deux heures et traitée noir. Un épaulement protège la couronne à droite et à gauche, un appendice en aluminium éloxé intrigue. Il est gravé du mot Lock. Il bloque ou libère l’accès à deux poussoirs latéraux, qui pilotent l’anneau de minuterie présent sur le cadran. Rotatif, il a un double rôle.

Quand sa grande flèche orange est à midi, c’est une minuterie classique. Quand cette flèche est calée sur l’aiguille des minutes, elle aussi marquée d’orange, elle décompte les temps d’immersion. Les vingt dernières minutes sont teintes de bleu vif, pour bien rappeler le moment de remonter à la surface et d’effectuer ses paliers de décompression. La Skafander propose donc une approche innovante de cette fonctionnalité, qui va plus loin que les réhauts rotatifs. Bien sécurisée, elle apporte un vent de nouveauté qui se cumule à un design viril, technique, très Franck Muller.

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