Harley la légende

Le constructeur n’a pas attendu que le vintage soit à la mode. Il le cultive depuis l’origine.

Mi-bas rayé en fil d’Écosse avec remaillage à la main, fabrication italienne, Mazarin Grand Faiseur. (25 €)

Regardez une photo d’Elvis Presley sur une Harley au tout début des années 60. Les rouflaquettes, la gomina, les paillettes, les cols gigantesques ont disparu mais la moto pourrait être actuelle. Tout comme un grand vin, la marque améliore ses produits depuis 1903, par petites touches, mais en restant scrupuleusement fidèle à ses valeurs et en apportant un soin particulier à ce que les évolutions se voient le moins possible. L’esprit des origines doit prévaloir. Les constructeurs découvrent le néo-rétro, Harley le pratique avec talent depuis plus d’un demi-siècle.

Banc de plaisir

Alors que le chrome a quasiment disparu des autres marques, Harley le multiplie. Que ce soient des peintures vernies, des candy ou des paillettes très 70’s, la qualité est superbe. Il y a 3 « familles » de motos chez Harley : les Sportsters, les Dyna & Softails et les Tourers.

  • Les Sportsters sont des machines essentiellement urbaines, fines, légères, très dépouillées, de 883cm3 et 1 200 cm3.
  • Les Dyna et Softails sont des machines plus lourdes, de grosses cylindrées (103ci c’est-à-dire 1 730 cm3) dénuées de carénage et autre(s) protection(s) : le look prime !
  • Enfin, les Tourers, véritables machines à voyager, équipées de manière à avaler les très longues étapes dans le plus parfait confort.

La notion de « performance » ne s’exprime pas de la même manière chez Harley que chez les constructeurs japonais. Chez ceux-ci, la principale des performances est la puissance.

Chez Harley, il s’agit du plaisir délivré jour après jour au propriétaire. S’il existe des bancs de puissance, il n’existe pas de « banc de plaisir ».

Mais un observateur avisé saura interpréter quelques éléments. Les Harley ne meurent (quasiment) jamais. Alors qu’il se vend près de 8/9000 motos par an, le parc roulant (ou en cours de modification ou restauration) est de l’ordre de 120.000 motos pour la France : aucun autre constructeur ne peut présenter de telles statistiques.

Conséquence directe : une Harley conserve toujours une excellente valeur de revente, à l’image des automobiles de très grand prestige qui passent directement du statut de véhicule d’occasion à celui de véhicule de collection sans connaître de phase « entre-deux ».

Pour les vrais amoureux de moto

Les Tourers Harley peuvent afficher des kilométrages très élevés, ce qui signifie deux choses. Les propriétaires ne se contentent pas de posséder, ils jouissent à longueur d’année de leurs motos et souvent sur de très longs trajets. 1 000 km en une journée sont un plaisir, là où ils seraient une punition/frustration, œil rivé au compteur et aux panneaux de limitation de vitesse sur une japonaise. Et le confort du (de la) passager (ère) est somptueux !

On ne voit quasiment jamais un Harleyiste quitter la marque pour une autre alors que le chemin inverse est la norme. On commence rarement par une Harley, mais tôt ou tard, le réel amoureux de la moto y vient. Sans jamais déroger à ses valeurs, cela fait 50 ans qu’Harley est au cœur de la mode vintage. On évolue, on innove même souvent (pionnier de la transmission par courroie, moteur EVO, moteur V-Rod co-étudié avec Porsche, circuit électrique via multiplexage de type automobile, ABS, GPS, Hi-Fi) mais toujours dans l’esprit d’origine.

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