Jeunes pousses

Depuis 5 ans, de nouvelles marques, souvent créées par la voie du financement participatif, sont venues réveiller l’horlogerie avec des propositions créatives. Tour d’horizon non-exhaustif.

Fugue

Les temps changent, semble-t-il. En tout cas, que le paysage horloger s’est transformé en 5 ans ! L’adage voulant que rien ne pousse à l’ombre des grands chênes a pris un coup de vieux. Si la belle horlogerie traditionnelle et les manufactures historiques de renom continuent d’alimenter le rêve, la passion horlogère se distille aujourd’hui aussi au travers de jeunes maisons innovantes et créatives.

Leopoldo Celi, fondateur de Fugue, a créé un garde-temps au style vintage, la Chronostase, dotée d’une carrure interchangeable.

Un phénomène qui n’est plus réservé qu’à la haute horlogerie, dont Richard Mille bouscule les codes depuis plus de 20 ans.

Un secteur également renouvelé au cours de la dernière décennie par quelques indépendants aux idées débordantes, tels MB&F, Ressence, RomainGauthier, HYT, Czapek ou Laurent Ferrier.

Des projets ambitieux qui nécessitaient des mises de fonds considérables, fermant souvent la porte à de nouveaux entrants.

La transformation des méthodes de levées de fonds, dynamisées par l’oxygène donné aux start-up, avec notamment les financements participatifs, a permis de décloisonner les choses, comme veut le démontrer CODE 41. La marque a su récolter en 2016 pas moins de 481 000 € grâce à une campagne participative.

Les premiers modèles sont d’ores et déjà disponibles sur leur site internet. Autre belle aventure, celle de Reservoir, une maison créée par François Moreau et misant sur un affichage original par mono-aiguille rétrograde et indicateurs par guichets, ou bien encore Lornet, jeune enseigne fière d’apporter du sang neuf dans le Jura français.

Sartory-Billard, autre marque française née en 2017 autour d’un concept exclusif de lunette interchangeable, porte aussi des ambitions de renouveau tricolore du haut de gamme avec une montre « convertible » selon les mots des deux fondateurs.

Et désormais la nouvelle collection Drive, personnalisable. C’est bien l’un des points communs de ces nouveaux acteurs : ils ne veulent pas seulement faire des montres, mais aussi proposer un mode de vie.

Une autre lecture du temps avec les montres Trilobe (collection Les Matinaux), créées par Gautier Massonneau sous l’égide de Jean-François Mojon.

Tel est le pari de Baume, la nouvelle marque du groupe Richemont, lancée il y a moins d’un an, et conçue pour être en phase avec la génération du millénaire. De son côté, le Français Leopoldo Celi, fondateur de Fugue, a misé sur la modularité complète avec un design fonctionnel signé Marc Tran.

La Chronostase se recompose à l’infini autour de son « container » horloger (cadran et mouvement), lequel s’insère dans une carrure amovible en quelques instants et sans outils.

Hegid joue également la carte de la modularité, avec des montres typées plongeuses, les Néo et Rétro, équipées d’un système de changement de carrure et un mouvement automatique suisse.

Nouveau venu, avec une société créée il y a à peine deux mois, la jeune marque franco-suisse Trilobe fondée par Gautier Massonneau.

Particularité de ces nouveaux garde-temps raffinés : un affichage innovant et exclusif par disques rotatifs, mis au point par Jean-François Mojon, pour une approche plus philosophique de la mesure de l’écoulement du temps.

Les jeunes créateurs savent très bien se passer des aiguilles, comme l’a montré Klokers avec son mouvement spécifique breveté qui suggère une autre lecture du temps.

Des jeunes créateurs qui ne méconnaissent pourtant en rien les canons de beauté de l’horlogerie traditionnelle et ne négligent pas le goût des jeunes générations pour les pièces vintage. Profitant de cette inspiration, Étienne Malec, collectionneur érudit et entrepreneur audacieux par ailleurs, a créé Baltic.

Après le succès de ses premières pièces typées années 50 avec un boîtier « step case », il recommence via une plateforme sur internet pour lancer l’Aquascaphe, une plongeuse au look subtilement rétro.

Une esthétique également adoptée par Guillaume Laidet, un ancien de Jaeger-LeCoultre passé à l’acte avec sa marque William L 1985. Sont-ils fous de se lancer aujourd’hui dans de telles aventures ? L’avenir le dira.

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