Les montres des dictateurs

Guides suprêmes ou autocrates sanguinaires – l’histoire jugera – les dictateurs les plus célèbres aiment offrir et s’offrir des montres des plus grandes manufactures, souvent avec d’étonnantes commandes spéciales. Un attribut du pouvoir absolu.

Benito Mussolini et Adolf Hitler||||||Patek Philippe||Omega||||Erax||Un boitier gravé du "M" de Mussolini||||||La montre de poche en or Deutsche Uhrenfabrikation

Saddam Hussein

Généreux et charismatique, Saddam Hussein offrait des montres à presque tous ses visiteurs, généralement en or et souvent serties. Comme ses propres Rolex Daytona. Parmi les fournisseurs préférés, Patek Philippe et Rolex. Jacques Chirac reçut une DayDate tout en or de cet « ami de la France ». Pour les soldats de son armée, des montres à son portrait, signées de nombreuses maisons suisses, dont Certna et Eterna. Pour entretenir la flamme. À la chute du régime de Bagdad, l’impressionnante collection de montres avait disparue…


Le colonel Khadafi

Mouammar Kadhafi arrive au pouvoir lors du coup d’État de 1969 en renversant la monarchie. L’ambitieux officier s’était déjà offert une Rolex Oyster, sa marque de prédilection. En 2009, Chopard recevait une commande très spéciale de la part du colonel Kadhafi, pour fêter les 40 ans de sa prise du pouvoir. Une dizaine de chronographes en or blanc serti de diamants et d’émeraudes au cadran frappé de son effigie, qu’il arbora et offrit à des proches et des fidèles.


Benito Mussolini

Dès sa conquête du pouvoir, le Ducce aime montrer qu’il peut tout maîtriser, même le temps, auquel il fait référence dans de nombreux discours. Amateur de belles montres, Benito Mussolini est particulièrement sensible aux chronographes, dont il possède quelques très désirables modèles, en particulier de la marque italienne Wintex, établie à Milan, Omega ou Chronographe Suisse. Toujours ornée de son « M » au dos des boîtiers. À-t-il pu profiter d’une des rares montres Panerai, à mouvement Rolex, produites au compte-goutte par l’officine florentine ? L’Histoire ne le dit pas.


Adolf Hitler

Le Führer était particulièrement intransigeant sur la ponctualité, depuis sa petite enfance. Préférant les montres de poche, Adolf Hitler tenait particulièrement à celle qu’il avait reçue en cadeau de Noël en 1929 (ci-contre). À ses officiers et aux dignitaires, il offrait souvent des montres marquées des attributs du IIIe Reich. Toujours des productions nationales, évidemment. Il avait même réprimandé son ministre von Ribbentrop pour sa Longines, suisse. Mais Adolf Hitler avait offert à sa maîtresse cachée, Eva Braun, une montre joaillière en platine sertie de diamants de la marque allemande Eszeha. Un garde-temps précieux au mouvement suisse.


La famille El-Assad

Dans la famille el-Assad, il y eut d’abord le père, Hafez. Arrivé au pouvoir en 1970, son régime autoritaire, structuré autour du parti unique du Baas, contrôle efficacement toute la géopolitique du Moyen-Orient. Passionné de plongée sous-marine, il s’enthousiasme pour le modèle Sea Dweller de Rolex, dont il offre de nombreux exemplaires à ses visiteurs. Richard Nixon aurait parait-il refusé. Qu’est devenue la collection ? Son fils Bachar se montre très discret sur le sujet.


Noursoultan Nazarbaïev

Le bon président Nazarbaïev est un homme heureux. À la tête de la République du Kazahkstan depuis 1990, il y est perpétuellement réélu à près de 98 % des voix. De quoi faire des jaloux dans les pays démocratiques. Les richesses de son pays lui ont permis de constituer une fortune personnelle estimée à plus d’un milliard de dollars et de faire fructifier sa magnifique collection de montres. Des pièces élégantes et classiques à grande complication, notamment une Blancpain Villeret et une Breguet Classique Grande Complication, dotée d’un quantième perpétuel et d’une répétition minutes. Un amour des très belles montres qui lui serait venu en observant son voisin Vladimir Poutine. Une rivalité jusqu’au bout du poignet.


Ernesto « Che » Guevara

Le « Che » gardait-il au poignet sa Rolex Submariner en torturant les opposants politiques au régime castriste ? La première montre étanche à 100 mètres était sans doute très pratique pour leur tenir la tête sous l’eau. Même s’il proclamait avoir abandonné tous symboles de la vie bourgeoise pour porter l’idéal du communisme, l’ambitieux révolutionnaire et compagnon d’armes de Castro sera surtout fidèle à cette montre qui est désormais l’un des symboles de la réussite. Sauf peut-être à Cuba, une île toujours aussi pauvre. Nul n’est prophète en son pays.


Fidel Castro

Fidel Castro aimait tellement les Rolex qu’il en portait deux au même poignet, une Day-Date et une Submariner. Une constamment à l’heure de La Havane et l’autre à celle de Moscou ? C’est probable, le dictateur cubain étant un fidèle obligé du Kremlin. Un peu plus tard, il découvrira les charmes de la GMT-Master, permettant d’avoir la lecture immédiate de deux fuseaux horaires. Il a été vu avec des références 6542 et 1675. Personne n’a du oser lui dire que c’était la montre favorite des pilotes de la Pan American.


Kim Jong il

La Corée du Nord serait le pays le plus isolé et autarcique du monde. Soit. Mais alors où le Kim Jong Un se procure-t-il tous ces films hollywoodiens dont il raffole et ses montres Swatch ? Les liens avec l’occident ne sont pas totalement coupés. Déjà son père, Kim Jong Il aimait offrir des montres Omega dont le cadran portait son monogramme (ci-contre). Le fils est aussi un grand adepte d’Omega, mais aussi de Patek Philippe et de Movado, un groupe Américain.

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