Made in Portugal

Depuis presque 50 ans, Carlos Santos porte haut les couleurs du savoir-faire bottier portugais. Et encore plus avec sa marque de souliers haut de gamme.

Chez les Santos, la chaussure est une affaire de père et de fille. Le premier, Carlos, a débuté dès l’âge de 14 ans dans cette manufacture baptisée Zarco, lancée en 1942 et située à São João da Madeira, au nord de Porto, le Northampton de la chaussure portugaise. Aujourd’hui, à 62 ans, il en est le propriétaire. Quant à la seconde, sa fille Ana, elle est née quasiment dans l’usine. Elle, son frère et sa soeur ont grandi dans cette odeur de cuir au milieu de ces machines ancestrales. Elle ne s’imagine pas faire autre chose de sa vie.

Il y a 9 ans, les deux ont décidé de lancer une marque de beaux souliers – appelée Carlos Santos en hommage au patriarche –, démontrant le savoir-faire unique de Zarco qui fabrique pour de grands noms de la chaussures. Un moyen aussi de sortir de l’ombre et de porter haut les couleurs du Portugal souvent oublié dans cet artisanat. « Nous qui avons été un peuple qui a navigué tout autour du monde, qui a conquis tant de pays, à un moment de notre histoire, nous nous sommes retirés et dédiés à la main d’oeuvre, analyse Carlos Santos. Le Portugal a un énorme savoir-faire en ce qui concerne la production. Cependant, le fait d’être resté trop lié au travail, nous a empêché de progresser dans d’autres domaines comme le design par exemple. Mais les jeunes générations font bouger les choses. » Sur les 120 000 paires produites par an chez Zarco, la moitié est griffée Carlos Santos. Cinq lignes, toutes imaginées par Uberto Loddo, le designer italien. La plus haut de gamme est la Handcrafted avec son double cambrion, son montage sous gravure mélangeant, pour plus de souplesse, le Goodyear au cousu blake. Sublime. Comptez environ 600 €. L’autre ligne forte de la maison, la plus vendue aussi, est la Goodyear Welted. Des modèles ultra chics et increvables : il suffit de changer la semelle d’usure. Prix moyen : 300 €. C’est aussi ça la force de Carlos Santos, un très bon rapport qualité-prix. Aujourd’hui, la marque compte 180 points de vente à travers le monde. France, Angleterre, Irlande, Hollande, Allemagne, Belgique, Chine, Japon, USA… sans parler de l’e-shop. Mais Carlos a encore beaucoup de rêves. « “On croirait que tu vas vivre encore 100 ans avec tous ces projets”, a l’habitude de ma dire ma fille, raconte le patron amusé. Ce sera elle qui les concrétisera. En attendant, le premier serait d’ouvrir une boutique à Paris et le second à New York.» On a hâte.


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