New Balance, des Sneakers pour connaisseurs

Centenaire, la marque américaine est à la basket ce qu’une John Lobb est au soulier de ville. Retour sur l’histoire d’un chausseur de sport qui court après la qualité et le confort.

Fondée à Boston en 1906 par William J. Riley, New Balance a toujours eu, à l’instar des grands chausseurs, l’obsession du chaussant, du confort et de la qualité. Ce lien historique, improbable mais réel, avec des marques mille fois plus traditionnelles comme Weston, lobb ou Alden permet à New Balance d’être référencée chez leather Soul, institution de la chaussure de ville très haut de gamme.

Made in USA

Comme toute marque séculaire, elle a connu des hauts et des bas, notamment dans les années 1980. Mais elle a su renaître à chaque fois. Vrai chausseur à sa façon, New Balance ne deviendra jamais un simple phénomène de mode comme Converse qui, depuis son rachat par Nike en 2003, a tout délocalisé hors des US et inondé le marché. Par rapport à des marques trendy, le « plus » offert par NB est une authentique histoire et une tradition de qualité. Autrement dit, du contenu.

À côté d’une fabrication d’entrée de gamme réalisée au Viêt Nam ou en Chine, une grande partie de la production, plus technique et prestigieuse, est assurée par cinq usines NB aux États-unis et une autre à Flimby en Grande-Bretagne, ce qui est unique par rapport aux autres marques, dont le sourcing n’est qu’asiatique depuis bien longtemps.

Aux pieds de Clinton

Le modèle phare NB est la 576, apparue en 1988. Ses débuts commerciaux furent laborieux, jusqu’à ce que Clinton la porte en 1997. Son succès d’estime était limité à New York. Un engouement européen dans les années 2000 amena la marque à décider de la fabriquer essentiellement à Flimby, tandis que les US produisent des modèles différents, parfois plus élaborés, comme la 998. La 576 est sûrement le modèle qui fait l’objet du plus grand nombre de versions : cuir, nubuck ou mesh, ce textile aéré d’une résistance proverbiale… Quel que soit le modèle, on reste surpris par le niveau de qualité des matériaux à notre époque où tout semble jetable.

Les collectionneurs ne s’y trompent pas

L’assemblage, la durabilité et les détails forcent aussi le respect. Sans parler de confort, idéal. Les gammes ne sont pas révolutionnaires esthétiquement, car elles s’inscrivent dans la durée. Les modèles semblent se ressembler, mais les différences sont par touche subtile. NB , qui a acquis deux ou trois notions de marketing, entretient la flamme grâce à des collaborations avec des labels tels Eric Haze, LAMJC, Colette, Stussy, Mad Hectic, J Crew, Crooked Tongues… L’aspect fashion et nouveauté est assuré. Les collectionneurs, dont certains sont assez atteints pour en posséder des dizaines de paires, y compris parfois… toutes de la même référence, ne s’y trompent pas. NB triomphe avec les Japonais, qui figurent parmi les plus grands amateurs d’éditions limitées.
Moins puissant qu’un Nike ou qu’un Reebok, New Balance poursuit tranquillement son chemin, avec une clientèle fidèle urbaine et éclairée, pour qui histoire, qualité et confort ne sont pas de vains mots.

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