Santoni : deux générations, un succès

Le chausseur, qui a désormais sa boutique parisienne, s’est lancé dans le prêt-à-porter en s’associant au designer Marco Zanini. L’occasion de revenir sur l’histoire d’une success-story familiale « made in Italy ».

Andrea et Giuseppe Santoni

Qui aurait dit que la petite affaire de fabrication artisanale d’empeignes de Corridonia deviendrait un jour, un grand nom du luxe et de la mode italienne ? Et qu’elle générerait un chiffre d’affaires de 58 millions d’euros ?
Andrea Santoni, le fondateur, et sa femme Rosa, surement. Nous sommes dans les années 70. Leur objectif : réaliser des souliers à la qualité irréprochable. Pour cela, ils font construire une manufacture capable d’exercer toutes les étapes de fabrication, sans aucune sous-
traitance afin de contrôler les moindres détails de fabrication. Dès les années 80, leur ambition dépasse largement les frontières italiennes. Les américains, notamment, accueillent à bras ouverts les souliers Santoni, qui répondent à un manque sur le marché US. Appréciant leur style et leur qualité, de nombreuses stars Hollywoodiennes les adoptent alors.

Préoccupation écologique

Aujourd’hui, c’est toute l’internationale des élégants qui les plébiscite. De St Moritz à Doha, de Moscou à Tokyo, la maison est présente aux quatre coins du globe à travers ses 20 boutiques, toutes situées à de prestigieuses adresses. Exemple avec celle qui ouvrira à Paris. Ce sera rue du Faubourg Saint-Honoré… sinon, rien. Si la manufacture est toujours à Corridonia dans les Marches, elle s’étend désormais sur plus de 15 000 m2 pour répondre aux commandes qui ne cessent de s’accroître. Chaque année, ce n’est pas moins de 350 000 paires (le double d’il y a 7 ans) qui sortent de ces ateliers derniers cris. En effet, rénovés récemment, ils sont 100 % éco-friendly : éclairage naturel, énergie photovoltaïque, matériaux recyclés, purification de l’air avec jardin verticaux…

De quoi accueillir dans les meilleures conditions les 400 artisans qui tous les jours s’affairent, avec le plus grand soin, dans la réalisation des précieux gestes bottier Santoni. Précisons que le cuir aussi est « écolo », non traité avec tannage végétal. Même le papier est certifié FSC (forest Stewardship Council).

Une école au sein de la manufacture

Ici, pas de place au hasard, « l’excellence » est le maître mot de Guiseppe Santoni, fils du fondateur et actuel CEO. Et même en 2005 lorsqu’il s’est agi d’étendre les collections à la femme. Le challenge a toujours été de rester au top en terme de design et de qualité. Et pour disposer des meilleurs artisans, quoi de mieux que de les former « at home » ? Créée à l’initiative d’Andrea Santoni en 2000, une école au sein de la manufacture assure la relève en formant les jeunes générations. C’est un des secrets de la maison : ce savoir-faire qui se transmet et perdure. On peut en voir toute son expression dans les créations de la ligne Limited Edition, un laboratoire pour connaisseur avisé. Le nec plus ultra. De la découpe du cuir à la gravure du logo, toutes les étapes sont faites à la main. On n’est pas loin de la qualité Bespoke. Mais s’il s’agit d’une collection, le « “fatto a mano su Misura” est un service », insiste-t-on dans la maison. Il y a « un client, une histoire » et une multitude de possibilités. Basta.

Les partenariats se multiplient 

À côté de ces pièces d’exception et du prêt-à-chausser classique, une gamme casual s’est développée sous l’impulsion du dynamique CEO. La tradition oui mais au service du style et du twist d’aujourd’hui. Autant dire que la basket est ici mise à l’honneur dans tout ce qu’elle peut avoir de raffiné et haut de gamme. Là encore, matières premières et  savoir-faire sont au rendez-vous. Désormais, ce duo gagnant se concentrera aussi sur les lignes de sacs et d’accessoires. « Un développement naturel », explique Guiseppe, dont la volonté est d’ériger sa marque en une référence internationale du style. Il n’hésite pas à l’associer à d’autres prestigieux noms : des sneakers avec AMG, des bracelets de montre patinés sur la Portofino d’IWC et des souliers habillés du tissu vénitien Rubelli. « La coopération ne peut fonctionner que si les maisons partagent la même vision, philosophie et identité », précise-t-il.

Dernier partenariat en date ? Avec le designer italien Marco Zanini ancien de chez Dolce & Gabbana, Versace, Rochas ou encore Schiaparelli pour des lignes de prêt-à-porter. Des pièces intemporelles pour homme et femme qui font la part belle au made in Italy. A découvrir dans la boutique parisienne de la rue George V.

www.santonishoes.com

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