Wanted Nautilus

La Sportive la plus sophistiquée de l’horlogerie suisse – c’est une Patek Philippe, évidemment.  la Nautilus défie le temps et les profondeurs depuis 40 ans. Aussi exclusive que recherchée, elle se fait plus que jamais désirer en 2016.

||||2006 : Réf. 3712

40 ans pour un acteur, c’est la maturité, le plus bel âge de la vie. Pour un objet de luxe, c’est un âge record. Parmi les montres, seuls quelques rares modèles traversent le temps et les modes sans prendre une ride. Coup de génie de leurs auteurs, qualité, design, caractéristiques techniques, participation à des exploits… difficile  de toujours expliquer le succès. La Nautilus, dessinée en 5 minutes sur un coin de table à la foire de Bâle, par le meilleur designer horloger du XXe siècle, Gérald Genta, ne fait pas exception. Le design de son boîtier, unique avec sa forme de hublot – les « fenêtres » sur un navire pas les montres éponymes – est certes très original, avec une ergonomie exceptionnelle pour une montre sport. Ergonomie due au dessin, mais surtout à la finesse de la pièce qui est la plus plate du genre. Un confort auquel le bracelet n’est pas étranger car celui-ci est d’une souplesse rare. Plus fine, plus légère, la Nautilus est la seule sportive à se faire oublier sur le poignet.

Sportive pour gentleman
Mais attention, la Nautilus bien qu’étanche jusqu’à 120 mètres n’est pas vraiment une baroudeuse. Elle possède une mécanique sophistiquée avec un rotor en or que l’on peut admirer par le fond en saphir de la boîte. Sa boucle déployante n’est pas équipée d’une double sécurité, donc ni le ski nautique ni encore moins le surf ne sont recommandés. D’ailleurs, vous l’aurez remarqué, elle ne possède pas de couronne crantée, signature des montres de plongée. Depuis son lancement en 1976, la Nautilus n’a que peu évolué dans le dessin mais beaucoup dans les mouvements et les complications. La première version (réf. 3700) n’indiquait que les heures, les minutes et la date, elle se décline aujourd’hui jusqu’au chronographe quantième annuel (réf. 5726) ou travel time (réf. 5990). Les collectionneurs recherchent particulièrement trois pièces, la Jumbo (surnom de la première version), la 3710 avec son indication de réserve de marche en forme de virgule à 11H, et la 3800 pour les amateurs de petites ouvertures (elle ne fait que 37,5 mm). Mais s’il s’agit de trouver sa compagne de tous les instants, la 5711 lancée pour les 30 ans de la collection, est la pièce qu’il vous faut. Design abouti, mouvement éprouvé, fiable et sans soucis, heure, minute, petite seconde au centre, date, elle a tout y compris la pureté. Jamais vous ne vous en lasserez. En fait, le seul problème de cette montre, c’est de réussir à en acheter une. Comme le note Jean-Pierre Boullis-Kauffmann, directeur de Patek Philippe à Paris : « compte tenu du nombre de pièces que la manufacture prévoit de nous livrer, toutes les Nautilus qui arriveront ces deux prochaines années ont déjà trouvé preneur. C’est la même chose à Genève ou à Londres. »

Chronologie de la Nautilus


MUST HAVE, La cote de la Nautilus première génération a décollé après 2006 et doublé ces cinq dernières années. Ici, une 3700 de 1980 avec son étui en liège d’origine. Celle-ci s’est vendue « seulement » 23 200 € en 2007, aujourd’hui, elle vaudrait le double.

AVIS D’EXPERT POUR LES COLLECTIONNEURS
En 40 ans, la nautilus a été déclinée en beaucoup de versions. Parmi elles, les collectionneurs recherchent surtout le premier modèle la 3700 et la 3710 de 1998 avec son indication de réserve de marche. Les conseils de Romain Réa, expert auprès de la cour d’appel de Paris.

Monsieur Magazine : Quelle est la Nautilus la plus recherchée ?
Romain Réa : Sans équivoque, la 3700 en acier, surnommée par les italiens, Jumbo. Elle a été produite par Patek de 1976 à 1990.

MM : à quel prix l’estime-t-on ?
RR : Entre 35 et 50 000 €. Si elle est accompagnée de ses papiers et de la boite d’origine en liège, 20 à 30 % de plus.

MM : à quelle fréquence la 3700 passe-t-elle aux enchères ?
RR : Il en passe une petite dizaine par an, et elles trouvent toutes preneur ! Ces cinq dernières années, son estimation a doublé. Ce n’est qu’en 2006, quand Patek a revu toute la collection, que la 3700 a vraiment décollé.

MM : Achète-t-on une Nautilus pour ses complications ?
RR : La Nautilus est une montre sport chic en acier, à porter en toutes circonstances. Les collections classiques de Patek Philippe offrent un tel choix dans les complications, qu’un connaisseur en quête de complications ne se tournera pas vers une Nautilus même si il y a un quantième annuel (5726) dans la collection.

MM : Faut-il avoir peur des contrefaçons ?
RR : Il en existe, en Asie, mais elles sont facilement repérables. En revanche, ce qui arrive, et qu’il ne faut pas minimiser dans l’estimation d’une pièce ancienne, c’est que tous les composants ne soient pas d’origine. Une 3700 de 1976 dont le cadran, le bracelet ou les aiguilles auraient été changés, même par Patek Philippe, verra sa valeur diminuer par rapport à une pièce 100 % d’origine.

MM : Combien de temps vous faut-il pour trouver une Nautilus pour un client ?
RR : Entre 48 heures et une semaine, si le client a le budget.

MM : Faute de 3700, quelle Nautilus représente le meilleur rapport qualité/prix/rareté ?
RR : Je m’orienterais sur la 3800, une version plus petite, quoique toujours masculine, de la Nautilus. Elle a été produite plus longtemps, donc en plus grand nombre, et n’est pas trop compliquée à trouver. Sa cote varie de 10 à 15 000 € en acier. Sa grande sœur la tire vers le haut ! Contrairement à la 3700, elle a une seconde centrale.

 

 

les articles du moment