Pyrenex, la doudoune qui venait des Landes

Depuis 160 ans, la marque fait perdurer son savoir-faire dans la collecte et le traitement des plumes d’oie et de canard. Ses doudounes, qui s’arrachent au Japon, sont devenues synonyme de qualité mais aussi de style. Nous avons été à Saint-Sever, dans les ateliers de la maison, pour y voir de plus près.

Les plumes dansent. Elles virevoltent dans des espèces de grandes machines à laver. En fait, elles sont triées. Grâce à l’air projeté, elles sont séparées faisant émerger les plumettes pour les oreillers et, le plus beau, à savoir le duvet, pour les couettes et les doudounes. Nous sommes à Saint-Sever dans les Landes, au cœur de la manufacture Pyrenex qui fête cette année ses 161 ans. Pourquoi ce nom ? Parce que le village est perché sur les premiers contreforts des Pyrénées.

 

La première manufacture Pyrenex à Saint-Sever.

LE FILLING POWER

Depuis presque deux siècles, la marque fait perdurer son savoir-faire dans la collecte de plumes d’oie et de canard. Ici, la plume est tout un art. Du lavage au traitement, en passant par le triage, chaque étape de la transformation est rigoureusement respectées. Des gestes précis et améliorés avec le temps qui garantissent la haute qualité du duvet recueilli. Le point fort réside dans son « filling power » c’est-à-dire son pouvoir gonflant. « Il s’agit de la capacité pour un certain poids de garnissage à remplir un certain volume, précise Éric Bacheré, le DG. Plus le volume occupé est grand, plus le duvet aura des performances d’isolation et de légèreté élevées. » Il suffit de se glisser dans une doudoune Pyrenex pour comprendre cet effet. On est au chaud en ayant la sensation de ne rien avoir sur le dos.

 

Les plumes sont collectées, lavées et traitées avant d’être triées. Le duvet est certifié Oeko-Tex.

DE LA MONTAGNE À LA VILLE

La maison est à l’origine des premières doudounes. Dans les années 40, elle en envoie en Allemagne via la Croix Rouge pour protéger du froid les prisonniers originaires de Saint-Sever. Dans les années 70, sont créés les premières doudounes techniques grâce à la collaboration avec l’alpiniste Louis Audoubert, puis vient la naissance de l’iconique Authentic Jacket, encore un best-seller aujourd’hui. Depuis 2007, Pyrenex est descendu de sa montagne avec une collection vintage très minimaliste et urbaine évoquant les joyeuses années des Bronzés font du ski.

Un extrait d’un ancien look-book datant des années 90.

PAS D’ÉGÉRIES NI DE STARS

Aujourd’hui, toujours sous la houlette de la famille Crabos, elle s’impose comme la marque de doudounes pointue. Pourtant, à la différence de Moncler qui joue la carte mode, Pyrenex garde son authenticité. « On a un produit durable et de qualité, insiste Éric Bacheré. Pas d’égérie, ni de designers stars, on mise tout sur le produit et le « vrai  » ! Ce n’est pas un hasard, si les Japonais, réputés très exigeants, en raffolent. Idem pour les Anglais et les Italiens. La marque a su se renouveler tout en restant à taille humaine avec une production de 200 000 doudounes par an.
Pour ses 160 ans, elle a lancé une petite série 100 % made in Saint-Sever très graphiques. Un nouveau bâtiment a même vu le jour pour accueillir sa confection. Et, pour la demi-saison, la marque a développé une veste hybride mi-garnie mi-nylon. Là encore, légère comme une plume. Dynamique, elle multiplie les partenariats. Après Swildens et Lacoste, elle vient de signer une collection capsule avec Saint James… Pyrenex n’a pas peur des grands écarts puisque la marque s’est même invitée chez Havaianas ! Après tout, entre la mer et la montagne, il n’y a qu’un pas. Ou plutôt qu’une plume.

 

les articles du moment