Investir dans le vin

Se faire plaisir tout en faisant fructifier son capital, c’est possible en constituant une cave pertinente ou en s’offrant des parcelles de vignes. Bienvenue dans le business de… l’or rouge !

Le château

Investir dans le vin n’est plus réservé aux happy few ! Le dicton « pour faire une petite fortune dans le vin, il faut en avoir une grande ailleurs », semble devenu has been . Car même pour les bas de laine peu garnis, il existe plusieurs façons d’investir dans le vin. Via l’achat de bouteilles, via l’achat de vignes et enfin via les fonds d’investissement spécialisés. Si le vin n’échappe pas à la Sainte-Trinité du business modèle classique – connaissance, diversification, patience –, il a au moins le mérite de joindre l’utile à l’agréable, d’être un placement souple et décorrélé de l’instabilité des marchés financiers !

Un « fois 10 » en revente

Puisqu’un des moteurs de l’investissement, c’est l’attractivité, sur les vingt dernières années, les prix moyens des grands crus ont progressé en moyenne de 4 à 8 % par an. De manière inégale certes, car en Bourgogne, Bordeaux et Châteauneuf par exemple, les prix ont explosé, à l’image du Château Rayas et de ses cuvées qui ont affiché un « fois 10 » en revente. Ce qui fait dire à Vincent Rémy, directeur commercial chez DNCA Finance et grand amateur de vin : « je connais peu d’actifs qui ont ce parcours  financier ».

Si le vin rouge est toujours la couleur préférée des investisseurs, le jus de treille est devenu un véritable outil financier. Partout, les enchères en salles de vente ou sur internet brisent les plafonds de verre sur les bordeaux, les bourgognes et sur les vins étrangers comme les brunello di montalcino ou les barolo. À première vue, pour composer une cave d’investissement, l’achat de bouteilles semble donc à la portée de tous. C’est simple : on achète, on stocke et on revend !

Un investissement à long terme

Sauf que là où ça se complique, c’est que le vin est un produit fragile et complexe. Sa conservation doit se faire dans de bonnes conditions entre température et taux d’humidité, sinon le bouchon va sécher, le vin s’évaporer ou vieillir prématurément, entraînant une décote du prix à la revente de la bouteille…

Loin d’être un placement de néophyte, pour composer une cave pertinente, certaines règles précises sont donc à respecter. D’abord, il faut acheter des bouteilles de différents millésimes pour lisser les risques, car selon les appellations et les étiquettes, certains vins prennent plus de temps à se valoriser que d’autres.

Ensuite, il faut compter entre 5 et 10 ans avant de voir sa cave prendre de la valeur, c’est donc un investissement à long terme. Quant au gain espéré, il est variable. Aux premiers crus classés, très chers à l’achat en primeurs, préférez les seconds vins qui jouissent d’une très bonne valorisation, à l’image de Pavillon Rouge, la seconde étiquette du Château Margaux. Les châteaux bordelais Villemaurine, Ripeau, Beychevelle ou Les Carmes Haut-Brion ont aujourd’hui le vent en poupe et se classent parmi les mieux notés de la planète bordeaux.

Des conseils sur mesure aux fonds communs de placement

Si des start-ups comme Matcha, grâce à l’intelligence artificielle et la collaboration d’experts, développe un chatbot de conseil sur mesure pour guider les consommateurs vers la bouteille la plus appropriée, pour ceux qui ne veulent pas prendre de risque et souhaitent réaliser de jolies plus-values à la revente, mieux vaut faire confiance à des sociétés spécialisées comme U’Wine.

Après avoir signé avec eux un mandat de gestion et pour un ticket d’entrée de 20 000 € sur deux ans, cette maison de négoce se charge entièrement du contenu de votre cave, de l’achat à la revente en passant par le stockage et la conservation.

Posé sur le goulot de la bouteille, le tag de la société de négoce U’Wine permet une gestion de sa cave à distance. ©bricebraastad-scaled.

Dans le cadre du mandat, les clients achètent leurs vins hors-taxe mais au moment de la revente par U’Wine, la TVA sera réglée uniquement par l’acheteur. Résultat ? L’investisseur n’aura pas perdu 20 % au départ de son investissement. Pour ceux que la valorisation n’intéressent pas, ils pourront toujours boire les bouteilles et utiliser U’Wine comme un caviste en ligne car la société a des allocations dans plus de 200 domaines.

Si les sites de référence sur le marché du vin sont nombreux, pour éviter le syndrome « cavalerie » comme ont pu le vivre plus de 10 000 amateurs floués par le site 1855.com, assurez-vous que l’offre de service soit enregistrée auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (liste blanche AMF) comme le sont les sociétés U’Wine, Patriwine ou Cavissima.

Plus confidentiel, on peut également se laisser séduire par les fonds communs de placement. Les deux leaders sur le marché sont « Nobles Crus » et « Uzès Grand Cru ». Contrairement aux caves patrimoniales, vous n’êtes pas propriétaire des bouteilles, ces dernières sont achetées par la société de gestion via un œnologue. Conservées le temps nécessaire à leur valorisation, elles sont ensuite revendues en toute transparence, puisque les prix de vente sont basés sur le Liv-ex (indice britannique des bordeaux les plus chers) et validés par un expert judiciaire.

Chaque investisseur peut donc lui-même contrôler  les transactions. Si ces fonds novateurs semblent sécurisants, le rendement est peu attractif tant les frais de gestion – autour de 3,5 % –, restent plus élevés du fait du transport, du stockage et des assurances de ces précieux flacons.

Diversifier son patrimoine avec les GFV

Autre modèle économique, les groupements fonciers viticoles. Cette formule originale d’investissement séduit des particuliers désireux de diversifier leur patrimoine en choisissant pour support des terroirs et des propriétés sélectionnés par des pros. Investir dans un groupement foncier viticole, c’est détenir les parts d’une société civile qui réunit un certain nombre d’associés.

On peut s’offrir ainsi une parcelle entière ou une part de vignoble pour une somme de 5 000 € seulement ! Avec un large champ de possibles, on peut choisir d’investir dans les vins étrangers, les vins biologiques, la diversité des régions françaises et même les spiritueux !

L’objectif des GFV est de détenir des biens fonciers dont ils confient le fermage à un vigneron exploitant autour d’un bail dont la durée oscille entre 7 et 10 ans. Avec une rentabilité comprise entre 2 et 5 %, les GFV attirent des épargnants qui veulent donner un sens à la fois vert et durable à leurs investissements. Chaque année, les associés sont conviés à se rendre au domaine pour l’assemblée générale.

Un rendez-vous de passionnés qui crée du lien autour d’échanges privilégiés avec le vigneron. Les associés bénéficient ensuite d’une dotation annuelle en bouteilles de vin ou en numéraire. Côté fiscalité, le choix d’être rémunéré en bouteilles s’avère de loin la plus généreuse car la fiscalité y est très faible. Bacchus Conseil, un des leaders en la matière, a pour objectif de proposer des groupements fonciers viticoles axés sur l’économie solidaire afin de permettre aux jeunes générations de vignerons de se lancer sur des AOC ou des AOP en devenir, à l’image des Terrasses du Larzac, afin de préserver notre patrimoine viticole tout en misant sur les pépites de demain ! 

Certains investissent dans un groupement foncier viticole quand d’autres préfèrent faire confiance à des sociétés spécialisées comme U’Wine qui se charge de l’achat, la revente, le stockage et même la conservation du vin.
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