Renaissance 2.0 : une réussite française dans la mobilité électrique

En à peine 6 ans, Mathieu Rauzier a fait de Rayvolt un leader majeur dans la mobilité électrique et les e-bikes premium. Après ses vélos rétrofuturiste et le lancement d’eXXite, sa marque de vélos pliables, l’entrepreneur passe un nouveau cap en créant une marque ombrelle venant coiffer ses deux labels. Son nom ? Renaissance.

Mathieu Rauzer, fondateur de la marque RayVolt.

Mathieu Rauzier. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais retenez-le car cet entrepreneur français qui a posé ses valises en Catalogne fait déjà parler de lui. Il est à l’origine d’une des plus belles réussites dans le domaine pourtant très concurrentiel de la mobilité électrique. Son parcours est à son image : atypique, intuitif et surtout fait de passions et de rencontres.

Born à Barcelone en 2016

Depuis 6 ans, il est à la tête de Rayvolt, un des leaders majeur de la mobilité électrique et des e-bikes premium. Soit une équipe d’à peine 15 personnes, toujours en totale indépendance capitalistique malgré de premières offres de rachat. « Pas d’actualité », précise-t-il car mille projets de développement irriguent le cerveau de cet homme en quête incessante de nouveaux défis.

Ambassador, Rayvolt.

De la photo au vélo, en passant par le nautisme

Fils de photographe, Mathieu suit naturellement les traces de son père avant de s’expatrier sur la Côte Ouest des USA où il devient skipper professionnel. Il bifurque très vite vers la conception de bateaux innovants. Il devient ainsi architecte naval et se donne les moyens de faire carrière dans ce domaine. Il se fait ensuite débaucher par Starboard, un leader de la fabrication de pièces en matériaux composites pour l’automobile et l’industrie nautique, et s’envole pour la Thaïlande. C’est là qu’il crée eXXite, une marque de planches de surf.

Mais, très branché moto et vélo, il cherche à marier les deux univers et l’idée d’un « vélo-moto » émerge et l’obsède au point de tout plaquer pour se lancer dans cette nouvelle aventure – sans étude de marché bien sûr mais avec la simple intuition que l’esprit vintage marié à la technologie et au design puisse être porteur. Rayvolt voit le jour. Le Cruzer, son premier modèle, présenté en 2018, s’inspire directement des fameux « beach bikes » californien, si délicieusement forties.

 Rayvolt (gentleman soul brand) ou eXXite (urbain, techno et commuter) ?

Modèle eXXite XS

L’entrepreneur s’installe alors à Barcelone. Pourquoi à Barcelone ? Car la ville a les pieds dans l’eau, un atout pour Mathieu qui vient du monde de la mer. Il décide de transformer sa marque de planche de surf eXXite en un label de vélos électriques pliables haut de gamme. Le premier modèle, X One est très vite rejoint par le XS et XXS, tellement chics avec leurs pneus à flanc blanc. Agiles, ils sont parfaits pour les déplacements urbains.

En même temps, les gammes existantes chez Rayvolt s’enrichissent avec le Django – sorte de petit scrambler droit et compact à guidon droit –, et le très séduisant Torino qui bénéficie d’un développement technologique extrêmement poussé.

Cruzer, Rayvolt.
Torino, Rayvolt.

Coté technologie donc : une appli développée en interne – le EIVA 2.0 – permet par exemple une reconnaissance faciale en complément de freins régénératifs pour recharger la batterie en plus du rétropédalage lui aussi régénératif – directement inspiré du principe des beach bikes californiens. Sans parler de la flopée d’aides à la conduite (autonomie, puissance, etc.).

L’obsession de Mathieu ? Être et rester capitalistiquement indépendant mais aussi technologiquement. Il souhaite contrôler ses valeurs fondatrices – son ADN – tout en travaillant les univers de chaque marque. Sa distribution ne s’organise ainsi que dans des shops indépendants dédiés, à l’image de ce point de vente à Amsterdam qui va doubler de volume très bientôt.

Join the RayVolution

Car la marque Rayvolt, à l’image de son patron, possède une personnalité forte et attachante. Elle se développe d’ailleurs vers le lifestyle en marque globale avec une proposition de lignes de vêtements : des t-shirts mais aussi de remarquables blousons en cuir confectionnés à partir de peaux soigneusement sourcées puis assemblées au Pakistan qui le rapproche encore un peu plus de son univers, celui de la moto. Un projet « vélo-moto » électrique au design audacieux est d’ailleurs actuellement en développement avancé, le prototype étant exposé au siège de la marque.

Coté casques de vélo, Mathieu fait appel aux meilleurs du domaine à travers un partenariat avec Mârkö Helmets. Parallèlement à une offre de machines performantes récréatives, la société développe des produits plus familiaux :  vélos cargos à l’allure délicieusement rétro – Mathieu accompagne tous les matins ses enfants à l’école avec – mais aussi un système de « home trainer » particulièrement efficace.

 

Un nouveau défi : Renaissance 2.0

Vous l’aurez compris, la fameuse RED, recherche et développement, occupe une place centrale et stratégique dans « la bataille du vélo » pour Mathieu Rauzier. Sans parler du design qui offre une identité forte, gage de sa réussite d’aujourd hui mais aussi de demain.

Ne pas ressembler aux autres et le faire savoir, après le savoir-faire, est le nouveau défi de Renaissance 2.0, la marque ombrelle qui vient coiffer Rayvolt et eXXite. L’entrepreneur est d’ailleurs à la recherche, à Barcelone, d’un emplacement suffisamment vaste, de type ancienne usine, pour pouvoir assembler plus efficacement ses vélos – dont les pièces proviennent essentiellement du continent asiatique – et y accueillir le siège de sa société qui ne cesse de grandir. Il souhaite également déployer son propre réseau de distribution en marge du point de vente dédié de la ville de Caen : des shops avec atelier de réparation dans des grandes villes en France mais aussi en Europe. La RayVolution  rétrofuturisme est bien en marche !

Par Nicolas Dumontier

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