Les organisateurs de Bâle n’ont jamais brillé par leur sens de l’humour. En 1984, ils s’opposent à Gérald Genta pour avoir osé mettre des figurines de cartoons sur ses montres pourtant très horlogères.
À la fin de Bâle 1984, Gérald Genta expose sur son stand trois montres à heures sautantes, chacun de ses cadrans représentant Mickey, Minnie et Picsou. Scandale au sein du comité des exposants qui l’accuse de « discréditer la profession » ! Même si leur cadran s’orne de personnages de dessins animés, les montres sont d’authentiques pièces d’horlogerie puisque ce sont des heures sautantes minutes rétrogrades. Peu importe, l’horloger doit quitter la foire…
L’idée lui était venue quelques années plus tôt lorsque Michael Eisner, le patron de Disney Studios, lui avait demandé de créer pour sa mère une montre représentant Bambi. Touchant ! Genta lui avait alors demandé la permission de créer des montres avec d’autres stars des studios… Minnie, Picsou et bien sûr Mickey. On ne peut pas dire que l’association ait merveilleusement fonctionné bien longtemps.
Ces pièces ont eu des difficultés à se vendre. Et puis… elles sont devenues des collectors et leur valeur s’est considérablement appréciée avec le temps, atteignant parfois les 20 000 € en vente. En 2021, l’édition d’une pièce hommage par Bulgari (aujourd’hui propriétaire de la marque Genta) a rapidement été sold out. Mystère de l’horlogerie. À noter, pour les amateurs de BD et… d’heures sautantes, la création d’une Blake et Mortimer très réussie par la marque française Reservoir, qui connaît un vif succès depuis son arrivée en boutique.
George Bryan
