La mode de Wattinne Paris

Créée il y a un an par Randry Glorieux, cette maison est un hymne à la simplicité et à l’élégance. Elle puisse son ADN dans la nature, dans toute sa plénitude. Une adresse inspirée et inspirante.

Chaux aux murs, tronc de bois en guise de table, fleurs de coton, épis de blé et lavande ici ou là, portants aérés, couleurs douces… La première chose que l’on ressent en entrant chez Wattinne Paris, c’est cette atmosphère calme et épurée, très japonisante. On s’y sent bien, on s’y sent zen.

Depuis un an, Randry Glorieux y propose une mode tout aussi minimaliste composée de vêtements emblématiques du loisir et de la détente. Polos, chinos, sweats, bombers et field jackets sont, ici, revisités de façon contemporaine et transformés en de véritables pièces d’exception. Mais toujours dans une discrétion, une humilité, une simplicité presque monacale. Le vêtement s’efface derrière celui qui le porte. Il le sublime.

« Ici, tout est lié à la nature »

Les coupes sont rigoureuses et efficaces ; les finitions, précises et délicates, et les  teintes, réconfortantes. Elles évoquent la terre : safran, moutarde, granit, sable, marron, taupe… « Ici, tout est lié à la nature », explique le fondateur. Comprendre, pas la nature au sens écolo ni campagnard du terme, mais plutôt la nature dans toute sa plénitude et approche spirituelle.

« Une réassurance de là où l’on vient. Un retour à l’essentiel.» Randry est un adepte de la philosophie japonaise du Wabi-sabi : la beauté de la nature dans son imperfection, dans son authenticité. Et c’est exactement ce qui transparaît à travers ses vêtements. Randry le définit ainsi: «L’hédonisme Nature Contemporain ».

Un nouveau luxe

Dans ce temple de l’anti bling-bling, il propose un nouveau luxe tout en sobriété faisant la part belle à l’artisanat et aux matières nobles. Les collections sont fabriquées en France, dans un atelier à Tours. Jersey de coton, drap de cachemire, lapin orylag, coton égyptien, agneau, chèvre velours, etc. Des matières naturelles toutes sourcées en France, en Italie ou en Angleterre.

Randry aime les mixer, les juxtaposer, mais toujours dans un contraste doux ou ton sur ton. C’est même sa marque de fabrique, ce mélange de textures. Ainsi sur le sweat Valentin, un jersey de coton et cachemire flirte avec un velours côtelé; sur la field Jacket Rhead, une laine vierge contraste avec un drap de cachemire et un velours côtelé ; sur le chino Granit, la gabardine joue un triptyque avec un lin et un cuir d’agneau.

Ici pas de frénésie

Tout est soigné jusque dans l’étiquette du vêtement qui indique de façon presque manuelle, le nom du produit ou la collection. Ici pas de frénésie. On se laisse bercer par une slow fashion qui regarde l’avenir. À chaque saison, des intemporels reconduits et des éditions spéciales. Des petites séries qui donnent presque la sensation d’avoir un produit unique. Pour cet été, une mention spéciale pour le polo en interlock vanille, le cool pants Silice en lin sable ou l’imper mélangeant gabardine, cuir de chèvre velours et cuir d’agneau.

Héritage familiale

Comme ses vêtements, le parcours du créateur est atypique. Après des études chez Esmod, il poursuit son cursus à l’ESCP avant d’entamer une carrière dans l’édition digitale. Vingt ans plus tard, il lui manque quelque chose. « Quelque chose de palpable, qui valorise la beauté ». Alors, il revient à ses premières amours et renoue avec son héritage familial. Ses aïeux, branche Wattinne, furent à l’origine d’une importante filature de laine dans le Nord, région réputée pour son textile au XIXe siècle. Un retour aux sources donc pour cet hédoniste amoureux de la poésie et de la nature. Un style qui fait du bien au prêt-à-porter masculin.


Wattinne Paris, 43, rue de Poitou, Paris III. www.wattinneparis.com

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